- 1. Un parcours scientifique éclectique consacré à l’étude de l’ADN ancien
- 2. L’ADNmt de l’homme de Neandertal
- 3. L’ADN nucléaire : une histoire différente de celle de l’ADNmt
- 4. Une nouvelle lignée humaine : les Dénisoviens
- 5. L’ADNa des premiers humains anatomiquement modernes d’Eurasie
- 6. Bibliographie
PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE OU MÉDECINE 2022
L’ADNa des premiers humains anatomiquement modernes d’Eurasie
Au milieu des années 2010, les travaux de Svante Pääbo permettent de connaître une partie variable du génome d’une quinzaine de Néandertaliens et de quatre Dénisoviens. Le Suédois va aussi s’intéresser à des fossiles anciens anatomiquement modernes d’Eurasie âgés de près de 40 000 ans. Les fossiles d’Ust’-Ishim (Russie), Peştera cu Oase (Roumanie), Zlatý kůň (République tchèque) et Bacho Kiro (Bulgarie) livrent une partie de l’histoire génétique de leur lignée. Tous présentent une faible part de génome héritée de métissages ayant eu lieu quelques milliers d’années auparavant avec des Néandertaliens. Si la quantité d’ADNn néandertalien n’est pas plus importante que chez les humains actuels, la longueur de ces segments d’ADN est plus grande. Cela traduit la proximité chronologique des échanges génétiques entre les deux lignées avant 50 000 ans. De plus, ces premiers Européens n’ont pas contribué au peuplement de l’Eurasie occidentale lors du Paléolithique récent. La lignée de deux d’entre eux participe, en revanche, à celui de l’Eurasie orientale.
L’étude de l’ADNa de ces fossiles modernes ouvre de nouvelles voies de recherches sur l’histoire du peuplement de l’Eurasie qu’aucune donnée archéologique ne permet de soupçonner. Sans aucun doute, les recherches menées par Svante Pääbo et son équipe ont révolutionné en moins de trente ans nos connaissances sur l’histoire et la diversité du peuplement humain de l’Eurasie durant le Pléistocène supérieur, les territoires occupés par les différentes lignées humaines, les métissages ayant eu lieu entre ces lignées, leur endogamie, certaines de leurs caractéristiques physiologiques.
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Écrit par
- Bruno MAUREILLE : directeur de recherche au CNRS, directeur du département de sciences archéologiques de l'université de Bordeaux
Classification
Média