PRIX NOBEL DE PHYSIQUE 2013
Le prix Nobel de physique récompense en 2013 le physicien théoricien belge François Englert (né le 6 novembre 1932 à Etterbeek [Bruxelles]) et son collègue britannique Peter Ware Higgs (né le 29 mai 1929 à Wallsend [Newcastle upon Tyne] et mort le 8 avril 2024 à Édimbourg), qui ont proposé en 1964 un mécanisme non conventionnel pour expliquer certaines propriétés des interactions fondamentales du monde physique, comme la gravitation. Cette construction mathématique parvient à concilier l'existence de particules médiatrices massives (en particulier les bosons W et Z), avec d'autres particules élémentaires, comme le photon, qui, lui, a une masse nulle.
Dans le cadre de la physique quantique, ces auteurs (le premier en commun avec l'Américain Robert Brout) donnent un rôle fondamental à la structure du « vide quantique » par rapport aux interactions que la théorie veut décrire. En supposant qu’il existe un champ fondamental à plusieurs composantes et en permettant qu’il existe différents états du vide, ils ont démontré l'inéluctable existence d'un boson de spin nul, qui serait couplé à toutes les particules massives avec une intensité proportionnelle à leur masse. Leur idée, consignée dans deux articles indépendants, publiés presque simultanément, a déclenché une longue suite de recherches expérimentales. La découverte d'une particule qui pourrait bien être ce boson de spin nul, généralement appelé « boson de Higgs », a été annoncée en 2012 par les expériences ATLAS et CMS auprès du LHC (Large Hadron Collider, grand collisionneur hadronique) du Cern près de Genève. Cette confirmation expérimentale rend vraisemblable la proposition théorique de Brout, Englert et Higgs, mais de nombreuses vérifications s'imposent encore. La rapide reconnaissance par le comité Nobel de la pertinence de la construction théorique semblera peut-être prématurée aux scientifiques prudents, mais ravira les milliers d'ingénieurs et de physiciens qui ont contribué à la réussite du gigantesque collisionneur de protons européen.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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Médias