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PRIX NOBEL DE PHYSIQUE 2018

Le prix Nobel de physique 2018 a été attribué pour moitié au Français Gérard Mourou et à la Canadienne Donna Strickland, pour l’autre moitié à l’Américain Arthur Ashkin pour leurs « inventions révolutionnaires dans le domaine de la physique des lasers ». Durant les années 1970 et 1980, ces trois scientifiques ont mis au point des techniques et des instruments optiques de haute précision permettant des applications dans la recherche, l’industrie et la médecine.

Deux scientifiques primés pour leurs avancées sur les lasers à impulsions ultracourtes

Gérard Mourou est né le 22 juin 1944 à Albertville (Savoie). Après des études à Grenoble et Paris, il travaille au milieu des années 1970 au Laboratoire d’optique appliquée de l’École polytechnique. Il rejoint en 1977 le Laboratory for Laser Energetics de l’université de Rochester (Brighton, États-Unis) au sein duquel il développe une méthode permettant d’augmenter considérablement la puissance des lasers (technique d’amplification à dérive de fréquence, chirped pulse amplification en anglais). Il devient professeur à l’université du Michigan à Ann Arbor en 1988, où il fonde en 1991 le Center for Ultrafast Optical Science. Après trente ans passés aux États-Unis, il revient en France en 2005, prenant d’abord la direction du Laboratoire d’optique appliquée (dépendant de l’École nationale supérieure de techniques avancées – ENSTA –, de l’École polytechnique et du CNRS) et propose des projets laser ambitieux : le laser Apollon en Île-de-France, de classe pétawatt (c’est-à-dire d’une puissance de l’ordre de 1015 watts), opérationnel en 2019 ; le projet européen Extreme Light Infrastructure, lancé en 2005 ; et le projet de développement laser ICAN (International Coherent Amplification Network) à l’École polytechnique, qu’il a proposé en 2006.

Donna Strickland est née le 27 mai 1959 à Guelph, au Canada. Lors de sa thèse de doctorat, effectuée à l’université de Rochester sous la direction de Gérard Mourou, elle démontre le concept d’amplification à dérive de fréquence pour un laser à impulsion courte, puis l’obtention d’impulsions de très forte puissance par cette méthode. Après différents postes de chercheuse aux États-Unis et au Canada, elle rejoint en 1997 l’université canadienne de Waterloo, dans l’Ontario. Ses principaux travaux y concernent la création de trains d’impulsions de l’ordre d’une femtoseconde (10-15 seconde) et les sources infrarouges pour la spectroscopie moléculaire.

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Écrit par

  • : docteur en sciences physiques, directeur de recherche au CNRS
  • : directeur de recherche au CNRS, Laboratoire de physique statistique de l'École normale supérieure

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