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PRIX NOBEL DE PHYSIQUE 2023

Le parcours des lauréats

Le physicien français Pierre Agostini est né le 23 juillet 1941 à Tunis (la Tunisie est alors un protectorat français). Élève du Prytanée national militaire, situé à La Flèche (Sarthe), de 1957 à 1959, il prépare son baccalauréat de mathématiques élémentaires. Étudiant en sciences à l’université d’Aix-Marseille, il y obtient sa licence puis son diplôme d’études approfondies (DEA), avant de se lancer dans la recherche en optique expérimentale et de soutenir une thèse de doctorat d’État, en 1968, intitulée « Appareillage permettant la réalisation de filtres multidiélectriques ultraviolets ; Étude des couches d’oxyde d’antimoine et de cryolite ». L’année suivante, Agostini rejoint comme ingénieur le centre de recherche du CEA à Saclay. Il y effectue l'essentiel de sa carrière dans le service de physique atomique – qui deviendra quelques années plus tard le « service des photons, atomes et molécules » –, où il s’affirme comme un expérimentateur de grand talent. En 1979, son équipe découvre le phénomène d’ionisation au-dessus du seuil, dont la compréhension théorique sera déterminante pour le progrès dans la description des systèmes atomiques soumis à des lasers intenses. Il obtient avec cette même équipe les résultats qui lui vaudront le prix Nobel. La règle au CEA étant à cette époque de se séparer des personnels dès qu’ils sont en mesure de profiter d’une retraite à taux plein, il doit quitter son laboratoire en 2002. Désireux de continuer ses recherches, il effectue des séjours comme chercheur invité dans divers laboratoires étrangers, aux États-Unis et aux Pays-Bas, avant d’obtenir en 2005 un poste de professeur à l’université d’État de l’Ohio à Colombus (États-Unis). Professeur émérite depuis 2018, il réside maintenant à Paris.

Né le 17 mai 1962 à Mór (Hongrie), le physicien autrichien et hongrois Ferenc Krausz suit un cursus d’ingénieur en électronique à l’Université technologique de Budapest (Hongrie), complété par un diplôme de physique théorique à l’université Loránd-Eötvös, également à Budapest. Il achève ses études universitaires par un doctorat en électronique quantique obtenu en 1991 à l’Université technologique de Vienne (Autriche). Il y est nommé professeur en 1999 et y dirige, à partir de 2000, le centre pour les sources perfectionnées de lumière. En 2003, il devient directeur du département d’attophysique de l’institut Max-Planck d’optique quantique à Garching, près de Munich (Allemagne). Il enseigne également à l’université Ludwig-Maximilian de Munich.

Née le 16 août 1958 à Paris, la physicienne franco-suédoise Anne L’Huillier a été élève de l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses. Elle obtient l’agrégation de mathématiques en 1980 et poursuit des études supérieures en physique à l’université Pierre-et-Marie-Curie de Paris, où elle soutient sa thèse de doctorat d’État en 1986. Celle-ci, s’intitulant « Ionisation multiphotonique et multiélectronique », a été rédigée sous la direction du professeur Bernard Cagnac (1931-2019), qui dirige le groupe de spectroscopie laser multiphotonique au laboratoire de spectroscopie hertzienne de l'École normale supérieure. Elle présente la première mise en évidence d'ions multichargés de gaz nobles créés par l'absorption multiphotonique d'une impulsion laser, ainsi qu'une étude théorique originale de l'ionisation simple et double d'un atome dans le cadre de la mécanique quantique. L'Huillier rejoint le service de physique des atomes et des surfaces du Centre d'étude nucléaire du CEA à Saclay et y obtient les résultats qui lui vaudront le prix Nobel. En 1995, elle entre au département de physique de l'université de Lund, en Suède, où enseigne son époux, le physicien atomiste Claes-Göran Wahlström. Elle y poursuit ses travaux théoriques et expérimentaux dans le domaine de l'attophysique.[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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Média

Lauréats du prix Nobel de physique 2023 - crédits : (Christof Stache ; Andreas Hillergren/ TT news Agency ; Ohio state University)/ AFP

Lauréats du prix Nobel de physique 2023