PROBABILITÉ SUBJECTIVE
Influence de la croyance à la chance
Un aspect de la probabilité subjective qui joue un rôle important est la croyance à la chance. Ce que nous croyons qui arrivera est fonction de ce que nous pensons qui arrivera si nous avons de la chance ou non. Cette croyance a tendance à s'établir de manière ferme et cohérente. Considérons la question suivante : « Combien de fois pensez-vous effectivement pouvoir enfiler dans le chas d'une aiguille donnée un fil donné pendant une demi-heure ? » Le sujet auquel on a posé la question est averti qu'après avoir fourni une estimation réaliste à propos de celle-ci, il aura la possibilité de montrer son habileté pour cette tâche avec des aiguilles de différentes dimensions. On lui demande alors de procéder à quatre ensembles supplémentaires d'estimations en supposant qu'il aura de la chance (c), qu'il aura beaucoup de chance (C), qu'il aura de la malchance (c̄) ou qu'il aura beaucoup de malchance (C̄). Les estimations varient, bien entendu, selon la tâche considérée, mais un type de résultat (pour un sujet hypothétique) est exprimé schématiquement par la figure, où r désigne l'estimation réaliste. Pour certaines catégories de tâches, comme les performances athlétiques, les sujets s'attendent généralement à ce que leurs estimations réalistes se confirment en moyenne dans un essai sur six, et à avoir beaucoup de chance ou beaucoup de malchance dans un essai sur quatorze. Ils espèrent en outre que, s'ils ont de la chance, leur performance s'améliore de 6 à 12 p. 100, et, s'ils ont beaucoup de chance, de 12 à 26 p. 100. En cas de malchance, ils s'attendent à ce que leur performance diminue de 15 à 40 p. 100, et, s'ils ont beaucoup de malchance, de 17 à 80 p. 100.
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Écrit par
- John COHEN : professor of Psychology and Head of Department, University of Manchester, Royaume-Uni
Classification
Média
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