PROCÈS DE GALILÉE
La parution du De revolutionibus de Copernic, en 1543, avait bouleversé la cosmologie traditionnelle en substituant l'héliocentrisme au géocentrisme traditionnel. Les théologiens catholiques, mais aussi protestants, rejetèrent la doctrine copernicienne au nom des affirmations bibliques sur le Soleil qui se lève et se couche. La reprise des arguments de Copernic est l'un des motifs du procès qui vaut à Giordano Bruno la mort sur le bûcher le 17 février 1600. L'hypothèse est pourtant à nouveau soutenue dix ans plus tard par Galilée, qui s'appuie pour la première fois sur des observations réalisées avec des lunettes de sa fabrication. En 1616, la condamnation de l'héliocentrisme de Copernic par l'inquisition romaine vise indirectement Galilée, qui est sommé de ne plus aborder le sujet. La publication du Dialogue sur les deux plus grands systèmes du monde où Galilée se risque à démontrer la supériorité du système copernicien entraîne sa condamnation publique en 1633 pour avoir professé une doctrine hérétique, contraire aux Écritures. Il doit abjurer lors d'une cérémonie humiliante et terminer sa vie en résidence surveillée tout en pouvant continuer ses travaux. L'autonomie des sciences modernes fondée sur la méthode expérimentale était niée par ce jugement, retentissante expression d'une suprématie de la théologie sur toute autre science qui sera maintenue par Rome au moyen de la censure et de l'Index jusqu'au xviiie siècle. Si Benoît XIV finit par déclarer recevable l'héliocentrisme en 1757, c'est Jean-Paul II qui a procédé à une certaine réhabilitation de Galilée le 31 octobre 1992.
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Écrit par
- Jean-Urbain COMBY : professeur émérite d'histoire de l'Église à la faculté de théologie de l'université catholique de Lyon
Classification
Média