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PROCÈS MILOSEVIC

Passé du communisme à l'ultranationalisme, Slobodan Milošević, président de la Serbie puis de la Fédération yougoslave, a fait du démembrement de l'ex-Yougoslavie, dans les années 1990, une entreprise d'extermination. Les guerres qu'il a menées successivement en Croatie, en Bosnie et au Kosovo ont causé quelque 200 000 morts. La gravité des exactions commises par les Serbes a incité l'O.N.U. à créer, en 1993, un Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (T.P.I.Y.), dont le siège est à La Haye. En mai 1999, en pleine guerre du Kosovo, celui-ci inculpe Slobodan Milošević pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité (il sera inculpé pour génocide en novembre 2001). En juin 2001, Slobodan Milošević, qui a perdu le pouvoir et a été arrêté, est transféré à La Haye : il sera le premier ex-chef d'État à être jugé par un tribunal international. Cet événement, qui constitue un précédent historique, confirme le bien-fondé de la mission du T.P.I.Y., tout comme la raison d'être de la future Cour pénale internationale. En outre, le fait que Slobodan Milošević ait été livré au T.P.I.Y. par les Yougoslaves, même si les pressions et les irrégularités n'ont pas manqué, témoigne d'une prise de conscience inédite, par une nation, de son propre intérêt historique. Slobodan Milošević, qui ne reconnaîtra jamais la légitimité de cette instance, plaide non coupable et se représente lui-même lors de son procès qui s'ouvre en février 2002. Toutefois, il meurt en prison le 11 mars 2006, avant d'avoir été jugé.

— Christophe PÉRY

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Écrit par

  • : diplômé d'études approfondies en relations internationales

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