PROCRÉATION
Avortement et I.V.G.
Avortement spontané
On parle d'avortement spontané lorsqu'une grossesse s'interrompt d'elle-même avant le 6e mois de la vie fœtale.
Le problème posé par cet accident, surtout quand il se répète, est, bien entendu, la recherche de sa cause, seule en mesure de guider la thérapeutique.
L'avortement peut survenir précocement (parfois avec les règles, ce qui pose de difficiles problèmes de diagnostic dans certaines cures de stérilité) dans les semaines qui suivent la conception ou, le plus souvent, entre 6 semaines et 2 mois de grossesse (de 8 à 10 semaines d'aménorrhée, comme il est dit plus souvent actuellement). C'est alors qu'une jeune femme chez qui tout allait bien présente des métrorragies avec parfois quelques douleurs pelviennes (menace d'avortement), qui ne cèdent pas au repos et aux antispasmodiques ; à l'examen, l'utérus est trop petit. Ensuite l'avortement, la « fausse couche », se confirme, avec ouverture du col utérin et expulsion de caillots et de débris ovulaires (parfois l'œuf s'évacue en totalité). Des examens complémentaires peuvent être entrepris, dans les formes traînantes : dosages hormonaux et échographie. Bien souvent, on pourra éviter le traumatisme du curetage dans ces avortements naturels : les hémorragies se tarissent, les débris ovulaires ont été évacués, le col se referme et l'utérus s'involue progressivement. En revanche, le curetage est indiqué si les hémorragies continuent et si l'utérus ne s'évacue pas complètement (curette mousse ou curage digital).
Lors d'une première fausse couche, l'attentisme est préférable (sauf étiologie évidente nécessitant une thérapeutique appropriée).
En revanche, si un deuxième incident identique se produit, on ne doit plus temporiser : un bilan médical complet du couple essaiera de dépister une étiologie, ce à quoi on n'arrive, selon les différents auteurs, que dans la moitié des cas...
Interruption volontaire de grossesse
Rebaptisé I.V.G. (interruption volontaire de grossesse) en 1979 et autorisé à présent en France jusqu'à la douzième semaine de la gestation (ou après pour des motifs thérapeutiques), l'avortement provoqué est réalisé par des médecins en milieu chirurgical, par la méthode d' aspiration de Karman, jusqu'à la huitième semaine de gestation, ce qui permet l'asepsie. Au-delà, les médecins préfèrent généralement opérer sous anesthésie générale, légère et de courte durée. Par ailleurs, le contragestif RU 486, mis au point par Roussel-Uclaf, est utilisé en France depuis septembre 1988. L'arrêté du 28 décembre 1988 en fixe les règles d'utilisation, de détention et de distribution.
L'aspect positif des législations non répressives a été de dédramatiser des situations inextricables entraînant le recours à des circuits douteux ou honteusement ruineux. Elles ont eu ainsi pour effet de favoriser le recours, peut-être trop facile, à l'interruption volontaire de grossesse qui ne peut pas être considérée comme une méthode contraceptive habituelle.
Sans compter la fréquence des suites psychologiques telles que des séquelles dépressives : sentiment d'échec ayant inauguré la vie commune d'un couple, pour des motifs jugés a posteriori futiles, grossesse jugée trop précoce et appréciée comme un accident dans un planning trop précis.
Une meilleure information du couple et une contraception bien conduite sont donc plus que jamais à l'ordre du jour, car on ne peut se satisfaire d'un état de choses dans lequel, après une interruption volontaire de grossesse, la contraception à long terme n'est appliquée que dans un cas sur trois.
Avortement prophylactique
Deux groupes d'indications sont à distinguer : l'avortement pour risque[...]
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Écrit par
- Bernard JAMAIN : professeur au Collège de médecine, médecin des hôpitaux de Paris
- Paul-François LEROLLE : docteur en médecine
- Yves MALINAS : docteur en médecine, ancien professeur à la faculté de médecine de Grenoble
- Jacques TESTART : directeur de recherche honoraire à l'INSERM
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Médias
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