PROCURATEUR ROMAIN
Titre donné, pendant les trois premiers siècles de l'Empire romain, à de hauts fonctionnaires issus de l'ordre équestre, défini depuis Auguste par un cens de 400 000 sesterces et par le choix de l'empereur lui-même. Les nominations dans les procuratèles et la durée de la charge dépendent du prince qui verse un traitement à chacun. Ainsi se crée, au iie siècle, un véritable cursus équestre aux échelons rémunérés (de 60 000 à 300 000 sesterces). Le jeune chevalier obtient sa première procuratelle entre vingt-sept et trente ans. Dès Auguste, on place à la tête des provinces les moins peuplées et pas encore romanisées des procurateurs équestres. Cette première catégorie reste peu importante, car ces gouverneurs ne peuvent avoir sous leurs ordres que des corps auxiliaires. C'est dans le domaine financier que la deuxième catégorie, celle des procuratèles, connaît son plus grand essor : déjà sous Auguste, des procurateurs surveillent la perception des impôts dans les provinces ; au iie siècle, tous les services financiers ont leurs procurateurs, représentants du prince : procurateur du « vingtième » des héritages, celui du « quarantième » des Gaules, celui chargé du recensement et de la fixation de l'impôt foncier dans chaque province ; le plus important est le procurator a rationibus à la tête du fiscus impérial dès Trajan. La troisième catégorie, celle des procurateurs palatins, ne joue un rôle véritable qu'à partir des Antonins ; ils remplacent les affranchis à la tête des grands bureaux de Rome (a studiis, a libellis).
Les procurateurs sont l'indispensable armature de l'Empire pendant trois siècles ; entièrement dévoués à l'empereur et très compétents, ils assurent la stabilité politique du monde romain à travers les vicissitudes des successions.
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Écrit par
- Jean-Pierre MARTIN : professeur d'histoire romaine à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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