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PRODUCTION, cinéma

Production américaine, production européenne

Quel que soit cependant le mode de production, le producteur apparaît dans la tradition américaine comme le maître d'œuvre du film. Propriétaire d'un livre ou d'un scénario, il a souvent lancé le projet ; les droits moraux aussi bien que matériels seront sa propriété. Cela n'implique pas qu'il contrôle le tournage. Certains réalisateurs refusaient à leur producteur l'accès au plateau ; un David Selznick bombardait ses collaborateurs de notes impérieuses, ses interminables memos ; Arthur Freed se contentait de réunir les équipes les plus aptes à réaliser un film donné. Dans tous les cas, cependant, le producteur américain décide du montage définitif. Si différentes que soient les pratiques, la fonction exigeant des qualités multiples et contradictoires, souplesse et fermeté, prudence et audace, confiance et rigueur, il reste le maître, et le cas échéant, c'est à lui que sera remis l'oscar du meilleur film.

Les producteurs européens, sauf à s'aventurer dans de coûteuses opérations de prestige – des films internationaux qui adoptent de plus en plus souvent la langue américaine –, prennent rarement l'initiative. On ne les considère pas comme des auteurs. Ils favorisent des projets qu'ils ont choisis, ou qui sont ceux de metteurs en scène associés d'entrée à l'entreprise, et qui n'admettent guère que des décisions soient prises sans leur accord. Leur rôle consiste donc à soutenir ou à limiter des ambitions artistiques parfois désordonnées, afin qu'elles ne compromettent pas par avance la rentabilité de l'œuvre. Un rôle qui exige autant de mesure que d'audace.

— Alain MASSON

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  • : agrégé de l'Université, rédacteur à la revue Positif

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