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PROGESTATIFS

Sous le terme de progestatifs on regroupe l'hormone naturelle, la progestérone, et toutes les molécules artificielles capables d'induire à des degrés divers des réponses biologiques. La progestérone est l'un des intermédiaires possibles de la biosynthèse des hormonesstéroïdes des mammifères : c'est aussi le stade ultime de la biosynthèse stéroïdienne au niveau du corps jaune ovarien et du placenta. Elle tire son nom du latin pro gestare, qui indique son implication dans le maintien et le développement de la gestation. Elle favorise, en effet, la transformation de l'endomètre et le rend apte à la nidation et à la nutrition de l'embryon : c'est l'hormone de la grossesse. Cependant, elle ne peut exercer cette action que si l'utérus a été préalablement préparé par les estrogènes qui induisent la synthèse de ses récepteurs. Elle supprime l'estrus et l'ovulation, et coagule la glaire cervicale, la rendant ainsi imperméable aux spermatozoïdes, propriété qui a été mise à profit dans la contraception. Elle exerce, au niveau de l'antéhypophyse, un rétrocontrôle (feed-back) en inhibant la production de LH (luteinizing hormone), l'un des activateurs peptidiques de sa propre synthèse. De plus, elle complète l'action stimulante des estrogènes sur le développement de la glande mammaire en favorisant l'accroissement des acini glandulaires. Enfin, pendant la gestation, elle inhibe la lactogenèse.

Les effets, précédemment décrits, résultent de l'interaction de cette hormone avec son récepteur spécifique. Cependant, la progestérone peut également se lier à d'autres récepteurs stéroïdiens tels que ceux des minéralocorticoïdes et des glucocorticoïdes ; elle se comporte alors comme une antihormone. Par exemple, elle tend à augmenter la natriurèse comme le ferait une molécule antialdostérone.

Les progestatifs de synthèse résultent de travaux visant à obtenir des molécules plus actives et d'action plus durable que la progestérone. Ces recherches ont conduit à des structures apparentées soit à la progestérone (acétate de chlormadinone, acétate de médroxyprogestérone, acétate de cyprotérone, promégestone...), soit à la testostérone (noréthistérone, lynestrol, moxestrol...).

Pharmacologiquement, ces molécules présentent entre elles des différences, résultant de leur fixation plus ou moins préférentielle sur les récepteurs stéroïdiens. Par exemple, dans la série des progestatifs apparentés à la testostérone, une activité androgénique persiste, plus ou moins marquée selon les produits. Par ailleurs, contrairement à la progestérone, aucune de ces molécules synthétiques actuellement disponibles ne présente de composante antiminéralocorticoïde favorable.

Les principales utilisations des progestatifs (progestérone et dérivés de synthèse) sont, en médecine humaine, la contraception orale (seuls ou associés à des estrogènes) ; le traitement des pathologies bénignes du sein et de l'utérus, celui des irrégularités du cycle ainsi que la prévention des risques d'avortement.

Ils sont également indiqués dans le syndrome prémenstruel.

En médecine vétérinaire, les progestatifs sont principalement utilisés pour synchroniser l'estrus. L'éleveur peut ainsi planifier l'estrus, les saillies, la parturition et le sevrage.

— Dominique BIDET

— Jean-Cyr GAIGNAULT

— Jacques PERRONNET

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Écrit par

  • : docteur en pharmacie, ingénieur documentaliste au service de documentation biologique et pharmaco-chimique, Centre de recherche Roussel-Uclaf
  • : docteur en pharmacie à l'université de Paris, docteur ès sciences physiques, membre de l'Académie nationale de pharmacie
  • : ingénieur E.S.P.C.I., docteur ès sciences, attaché scientifique à l'Institut scientifique Roussel

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