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COMPLÉTIVES PROPOSITIONS

La linguistique moderne n'a pas modifié fondamentalement le savoir grammatical traditionnel concernant les propositions complétives, autrement dit les subordonnées introduites par « que » et régies par un verbe sémantiquement caractérisé dans l'un des domaines suivants : déclaration, volition, opinion ou, plus généralement, opération de l'esprit ou des sens. Cette description a toutefois été remplacée, à la lumière des théories modernes, qu'elles soient structurales ou génératives, par un modèle plus puissant qui unifie dans une procédure syntaxique générale les cas triviaux et ceux qui ont une apparence plus marginale. Notamment, s'agissant d'une langue comme le français, où le démarcatif le plus couramment employé se trouve être « que », on a pu s'interroger sur la parenté profonde qui pouvait relier cette conjonction avec le pronom relatif, lesquels sont morphologiquement proches l'un de l'autre, et, sur un plan purement syntaxique, se poser le problème du statut nominal de la phrase complétive : car il est clair que des structures telles que « J'espère sa venue » et « J'espère qu'il viendra » présentent des segments en relation de paraphrase. On décrit alors la complétive comme une nominalisation d'un genre particulier, une « transformation généralisée » (soit le fait de sommer en une structure unique deux sous-structures phrastiques), du reste soumise à certaines restrictions lorsque le groupe nominal sujet est identique de part et d'autre : ainsi, « J'espère que je viendrai » coexiste avec « J'espère venir », mais, en aucun cas, ce dernier tour ne peut renvoyer à « J'espère qu'il viendra » ; inversement, « Je veux que je vienne » est impossible et doit être remplacé par la nominalisation à l'infinitif. D'autre part, en affinant son modèle, la grammaire générative a montré que la proposition relative n'était pas autre chose qu'une transformation généralisée comparable : la base du démarcatif, QU-, recevant le traitement phonétique « qui » ou « que », selon qu'il y avait identité ou non de la place des syntagmes nominaux en structure profonde.

— Robert SCTRICK

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