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PROSTAGLANDINES

Propriétés physiologiques et pharmacologiques

Action sur la contractilité musculaire

Accouchement et avortement

Par leur découverte initiale dans le fluide séminal, les effets des prostaglandines PGE et PGF sur le système reproducteur ont été très étudiés.

Il ne semble pas y avoir de relation évidente entre la teneur du fluide séminal en prostaglandines et la fertilité masculine. Si on a relevé une concentration plus faible en prostaglandines chez une population peu fertile, on a aussi montré qu'une concentration élevée en PGF2α diminuait la mobilité des spermatozoïdes par action directe.

Dès 1969, l'effet lutéolytique de la PGF2α, mesuré par la baisse du taux plasmatique de la progestérone, était trouvé chez le rat, puis chez d'autres espèces. Finalement, cet effet lutéolytique des PGF2α et PGF1α fut clairement démontré chez la brebis ; les PGE1 et PGE2 sont en revanche dénuées de cette activité. Chez la femme, il n'a pas été possible de démontrer une action lutéolytique des PGF perfusées par voie veineuse.

Au niveau de l' utérus, la sensibilité du myomètre aux prostaglandines varie selon l'état hormonal et, en particulier, selon qu'il y a ou non gestation. En dehors de l'état de grossesse, les prostaglandines, à l'exception de PGF, inhibent la motilité spontanée du myomètre, particulièrement au moment de l'ovulation, ce qui faciliterait la migration du sperme et jouerait un rôle dans la fertilisation. En revanche, PGF1α, PGF2α, abondantes dans l'écoulement menstruel, stimulent le myomètre. Chez la femme enceinte, au moment du travail, il y a augmentation de la biosynthèse intra-utérine des PGE2, PGF2α ocytociques, et cette production serait régulée par les stéroïdes hormonaux. Des concentrations élevées de PGE2 et PGF2α sont présentes dans le liquide amniotique et dans le sang veineux lors des contractions utérines.

Les propriétés contracturantes des prostaglandines ont été à l'origine de l'intérêt porté à leur utilisation chez la femme pour le contrôle de la fécondité, avec, comme finalité, de libérer la contraception actuelle des contraintes de la prise de la « pilule quotidienne ». Au cours des premières semaines de la grossesse, les PGF2α et PGE2 administrées en perfusion intraveineuse ou par voie vaginale ne conduisent qu'à 50 p. 100 d' avortements ; dans le deuxième trimestre (douzième à dix-septième semaine), l'administration intra-utérine ou intra-amniotique de PGE2 ou PGF2α conduit à un pourcentage d'avortement voisin de 90 p. 100, et la fréquence des effets secondaires est plus faible.

Afin de réduire les doses et d'éviter les effets secondaires, des prostaglandines non naturelles ont aussi été utilisées et sont commercialisées au même titre que la PGE2.

Effets respiratoires et intestinaux

Chez l'homme, PGE1 et PGE2 provoquent une relaxation du muscle lisse bronchique, alors que la PGF2α les contracte. Elles interviennent en modulant l'activité du système adrénergique ; cette interaction serait l'un des facteurs impliqués dans la pathogenèse de l'asthme.

Les prostaglandines jouent également un rôle dans la motilité intestinale chez le sujet normal. PGE et PGF entraînent la contraction des muscles lisses intestinaux, qui est à l'origine de la diarrhée observée après injection.

Action cardiovasculaire et actions rénales

PGE et PGA sont de puissants vasodilatateurs ; elles conduisent à une baisse de la pression sanguine par diminution de la résistance périphérique par suite de l'effet relaxant sur les artérioles. Administrée chez l'homme, la PGA2 conduit à une baisse de la pression artérielle trop fugace pour envisager son utilisation thérapeutique ; la PGI2 est, elle, cinq fois plus active que la PGE2 ; elle présenterait aussi l'avantage de ne pas être métabolisée par[...]

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Écrit par

  • : responsable des recherches chimiques de procédés, Roussel-Uclaf, ingénieur chimiste, docteur ès sciences

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