PROTÉALES

Caractères généraux

Les Protéacées sont des arbres et des arbustes avec généralement des poils lignifiés courts d'un type particulier, formés de trois cellules dont deux basales très courtes. Elles sont souvent pourvues de cellules tannifères, accumulant de grandes quantités d'aluminium. Leurs feuilles sont coriaces, alternes, opposées ou verticillées ; elles sont entières ou découpées. Ces dernières, en fonction de la profondeur des lobes sont pennatiséquées, pennatilobées ou pennées, rarement bipennatiséquées ou digitées-pennées. Les feuilles du stade juvénile de la plante sont souvent plus divisées que les suivantes.

Les fleurs sont réunies en inflorescences simples ou composées ; elles sont parfois solitaires, localisées à l'aisselle des feuilles (genre Persoonia). Des inflorescences composées le sont parfois secondairement, avec des fleurs regroupées par paires et disposées sur des grappes, des épis ou des capitules. Les paires de fleurs peuvent être munies d'un court pédoncule et, souvent, de bractées réduites. Les fleurs sont généralement hermaphrodites, rarement unisexuées ; elles sont de forme régulière, ou plus ou moins irrégulière, et construites sur le type 4. Les pièces de la série externe, interprétées comme des sépales ou des tépales, sont pétaloïdes, libres ou soudées, et presque toujours très longues et très étroites (linéaires). Les étamines, axilles, sont fertiles, ou pour certaines d'entre elles, réduites à des staminodes (étamines non fonctionnelles) ; leurs filets sont généralement coalescents, en tout ou partie, aux « sépales ». Les anthères sont tétrasporangiées avec deux loges, mais, dans le genre Stirlingia, ces dernières adhèrent entre elles et les cloisons communes se détruisent, créant ainsi une fausse loge issue de deux étamines jointives. Le pollen est généralement triangulaire avec trois pores, rarement globulaire avec trois pores (Franklandia), ou ellipsoïdal avec deux pores (tribu des Banksieae).

Plus à l'intérieur, il existe souvent quatre pièces peu développées, alternes avec les pièces externes, en forme de glandes charnues ou d'écailles, qui sont parfois unies en un disque complet ou partiel. Il semblerait, d'après la vascularisation de l'ensemble, que ces pièces soient des bractées vestigiales. En conséquence, ce qui paraît être une fleur serait en réalité une inflorescence pseudanthiale.

Le carpelle est supère et uniloculaire, contenant un nombre variable d'ovules (de nombreux chez Hakea, Grevillea, à un seul chez Protea, Leucospermum) anatropes ou incomplètement orthotropes. Le style est simple, parfois absent ; le stigmate est très court. Les fruits sont très variés, charnus (drupes) ou secs. Dans ce dernier cas, ils sont déhiscents (follicules) ou indéhiscents (akènes, noix, samares). Les drupes sont présentes chez trois genres de la sous-famille des Persoonioideae (Persoonia, Cenarrhenes et Beauprea) et sont adaptées à une dissémination par les oiseaux ; elles pourraient témoigner d'anciennes conditions forestières humides. Un autre genre de la même tribu, Dilobeia, un arbre des forêts pluviales de Madagascar, donne des fruits qui se développent d'abord comme des drupes puis, leur exocarpe charnu devenant fibreux, se transforment en noix indéhiscentes. Le genre monospécifique Placospermum, arbre des forêts pluviales du nord de l'Australie, fournit des fruits folliculaires à graines ailées. Chez Bellendena, le fruit est un akène à structure primitive (dépourvu de tissus mécaniques dans le péricarpe) mais avec une bordure presque ailée. Des structures ailées plus développées se rencontrent chez les Agastachys et quelques espèces de Leucadendron dont les fruits sont des samares. Les akènes, lisses ou poilus, sont fréquents chez de nombreux genres (Leucospermum, Protea, Mimetes, etc.). Chez[...]