PROTÉALES

Classification et évolution

Pour beaucoup d'auteurs, la famille des Protéacées, ancienne, paraît isolée, qu'elle soit rapprochée des Éléagnacées (A. Cronquist 1980, K. Kubitzki 1990) ou de Dicotylédones plus primitives comme les Nelumbonacées (G. Cusset 1997, d'après des séquençages) et les Platanacées (A.P.G. 1998).

Quatre, cinq ou six sous-familles sont reconnues selon les auteurs :

– Les Grevilleoideae sont caractérisées par des fleurs regroupées par paires, à l'aisselle d'une bractée commune, ou en capitules et des fruits folliculaires. Banksia (73 espèces en Australie), Dryandra (66 espèces en Australie occidentale), Grevillea (261 espèces dont 254 en Australie), Hakea (140 espèces en Australie), Helicia (88 espèces en Indonésie, dans le sud de l'Inde, en Asie du Sud-Est et dans l'est de l'Australie), Macadamia (12 espèces en Malaisie, Australie et Nouvelle-Calédonie), Roupala (plus de 90 espèces en Amérique tropicale) et Stenocarpus (environ 25 espèces de Nouvelle-Calédonie principalement, Nouvelle-Guinée et Australie) sont les principaux genres de cette sous-famille.

– Les Persoonioideae présentent des fleurs solitaires, des fruits en drupe ou en follicule, des ovules orthotropes ainsi que des chromosomes de grande taille. Beauprea (12 espèces de Nouvelle-Calédonie) et Persoonia (90 espèces d'Australie) sont les principaux genres de cette sous-famille.

– Les Bellendenoideae ne comprennent qu'une seule espèce localisée en Tasmanie et détachée récemment des Persoonioïdées à cause de ses caractères encore plus primitifs qui en feraient le groupe basal des Protéacées : fruit en akène un peu ailé, nombre de chromosomes (n = 5) le plus faible de la famille.

– Les Proteoideae sont caractérisées par des fleurs solitaires, des fruits secs indéhiscents (akènes en général) ou parfois charnus (drupes) et de petits chromosomes. Cette sous-famille comprend Conospermum (40 espèces d'Australie), Isopogon (32 espèces d'Australie), Leucadendron (79 espèces d'Afrique du Sud), Leucospermum (46 espèces d'Afrique du Sud et du Zimbabwe), Petrophile (42 espèces d'Australie), Protea (117 espèces en Afrique subsaharienne dont 82 en Afrique du Sud), principal genre de cette sous-famille dont la majorité des espèces (69) est concentrée dans la région à fynbos (entre Clanwilliam et Grahamstown) et Serruria (65 espèces du sud-ouest de l'Afrique du Sud).

– Les Sphalmioideae présentent des fleurs solitaires sur des grappes, des fruits en follicules et des ovules anatropes. Le seul genre, Sphalmium, comprenant une seule espèce (localisée au nord-est du Queensland) est remarquable par ses graines séparées par de fausses cloisons dérivées des funicules.

– Les Carnarvonioideae sont caractérisées par des fleurs solitaires formant des inflorescences irrégulièrement ramifiées, des fruits en follicules et des ovules hémitropes. Le seul genre, Carnarvonia (comprenant deux espèces du Queensland), présente des feuilles digitées-pennées remarquables.

Ces deux dernières sous-familles sont endémiques des forêts pluviales du nord-est de l'Australie. Elles sont très proches des Grevilleoideae, leurs caractères spécifiques ayant peut-être été surestimés. Selon les auteurs, elles forment donc deux sous-familles, une seule sous-famille ou sont rattachées aux Grevilleoideae.

La tribu des Macadamiées (Grevilleoïdées) est la plus répandue, présente en Afrique, Amérique, Asie, Australie et Océanie. La tribu des Protéées, exclusivement africaine, comprend presque toutes les espèces de Protéacées à floraison richement colorée du continent africain.

Le nombre de chromosomes et leur dimension sont considérés comme significatifs pour retracer l'évolution des Protéacées. Les plus anciennes d'entre elles pourraient comporter 5 ou 7 chromosomes et des chromosomes[...]