PROTÉE
Dans la mythologie grecque, vieillard de la mer qui avait le don de prophétie et qui gardait les « troupeaux de la mer » (les phoques). Il habitait soit l'île de Pharos, près de l'embouchure du Nil, soit l'île de Carpathos, entre Rhodes et la Crète. Il connaissait le passé, le présent et l'avenir, mais n'aimait pas révéler ce qu'il savait. Ceux qui désiraient le consulter étaient obligés de le surprendre pendant sa sieste et de le ligoter ; et même, lorsqu'il était pris, il essayait encore de s'échapper en prenant toutes sortes de formes. Mais, si celui qui l'avait capturé ne lâchait pas prise, il revenait finalement à sa forme première, donnait la réponse désirée, puis plongeait dans la mer. C'était un sujet de Poséidon. Certains voient en lui, à cause de ce pouvoir de se métamorphoser à volonté, le symbole de la matière originelle qui servit à créer le monde. Virgile le présente ainsi dans l'épisode d'Aristée au IVe chant des Géorgiques. Mais, dans l'Hélène d'Euripide, il apparaît comme souverain de l'île de Pharos, contemporain de la guerre de Troie, à qui la véritable Hélène fut confiée par Hermès tandis que Pâris n'emmenait avec lui que son fantôme. C'est cette dernière forme de la légende qu'exploitera Claudel dans le Protée où se donne libre cours une verve tout ensemble comique et cosmique.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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