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PROTESTANTISME Problèmes contemporains

L'effort missionnaire accompli par le protestantisme depuis le xixe siècle lui a donné une extension mondiale. Si l'Asie et plus encore le monde arabe n'ont été que peu touchés, les missions d'Afrique noire et d'Océanie ont obtenu de brillants succès. En Amérique latine, les progrès du pentecôtisme ont été importants au cours des dernières décennies. Le nombre des protestants peut être évalué à plus de quatre cents millions en comptant dans ce chiffre des personnes dont le degré de rattachement au protestantisme est divers, allant de protestants très militants à des protestants d'éducation qui se réclament toujours, d'une certaine manière, de leur origine protestante.

Les Églises protestantes créées au xvie siècle sont peu en butte à des manifestations d'hostilité. Mais elles doivent faire face, et jusque dans les pays de vieille chrétienté, à un indifférentisme aimable qui montre le risque d'un déclin de leur rôle social. Les nouvelles Églises protestantes, évangéliques et pentecôtistes, plus conquérantes, suscitent des oppositions, sont parfois même accusées d'être des sectes, au sens péjoratif du terme. À l'époque de la sécularisation et de l'œcuménisme, le protestantisme cherche un souffle nouveau ; le trouvera-t-il dans la persistance de ses grandes traditions confessionnelles, dans l'extension du courant évangélique (qui défend l'inspiration plénière de la Bible) ou – au contraire – dans un renouveau de théologies soucieuses d'engagements socio-éthiques ?

Les traditions confessionnelles face au dialogue œcuménique

Datant parfois du xvie siècle, les traditions confessionnelles se sont organisées depuis plusieurs décennies à un niveau international. L'Alliance baptiste mondiale, par exemple, fut fondée dès 1905. Ces diverses traditions se trouvent maintenant confrontées au problème de leur participation au dialogue œcuménique. Bien qu'elles lui soient pour la plupart favorables, elles ont adopté, selon les cas, deux attitudes différentes : d'une part, celle de l'Alliance réformée mondiale, d'autre part, celle de la Fédération luthérienne mondiale.

L'Alliance réformée mondiale (A.R.M.), créée en 1877, a réduit au minimum son appareil administratif et renoncé à un certain nombre d'activités propres, se bornant à privilégier le département de théologie, qui veille au maintien et à l'actualisation de certains principes « typiquement réformés » considérés, par ailleurs, comme étant utiles pour l'œcuménisme. La Fédération luthérienne mondiale (F.L.M.), créée en 1947, développe, en revanche, ses activités propres tout en les coordonnant avec celles du Conseil œcuménique des Églises (C.O.E.). Elle a surmonté ses tensions antérieures, notamment à l'occasion de son assemblée de Dar es-Salaam, en 1977, qui a été à ce titre un événement important. La F.L.M. possède son propre service pour le développement et apporte son aide aux luthériens qui se trouvent dans des situations difficiles (en Namibie et en U.R.S.S., par exemple). Grâce, en particulier, à son Centre de recherche œcuménique, établi à Strasbourg, elle est en dialogue avec d'autres confessions protestantes, mais aussi avec les Églises orthodoxes et avec l'Église catholique. En août 1999, elle a signé avec cette dernière un texte commun sur la « justification par la foi », une doctrine centrale du protestantisme. Ce texte, qui suscite certaines réserves dans des Églises réformées, indique qu'il existe un accord fondamental tout en relevant des différences d'interprétation. Malgré quelques tensions, ses activités propres semblent, en réalité, s'harmoniser sans trop de difficulté avec celles du C.O.E. et montrent ainsi qu'il est possible de faire fructifier les valeurs spécifiques d'un héritage confessionnel tout en manifestant une [...]

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite du groupe Sociétés, religions, laïcités au C.N.R.S.

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Supershow évangélique - crédits : Alex Wong/ Getty Images/ AFP

Supershow évangélique

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Femme pasteur de l’Église méthodiste de Sacramento (Californie, États-Unis)

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