PROTHALLE
Le prothalle est le gamétophyte de Végétaux vasculaires formé à la germination d'une spore réductionnelle, c'est-à-dire d'une méiospore : il est donc haploïde.
Au cours de l'évolution des Végétaux, le prothalle apparaît chez les Ptéridophytes. Pour les Fougères, par exemple, l'aspect filamenteux des premiers stades de germination de la méiospore, quelle que soit la forme du prothalle adulte, permet un rapprochement avec le protonéma des Bryophytes. Dans les groupes apparus par la suite, le prothalle subit une réduction de plus en plus marquée.
D'une manière générale chez les Ptéridophytes, le prothalle est toujours de petite taille : entre cinq centimètres et quelques millimètres, et il n'a qu'une existence très courte, sauf exception (Osmundacées par exemple). Celui des Fougères est en général chlorophyllien, hermaphrodite, en forme de lame, très rarement filamenteux. Il présente sur sa face inférieure des gamétanges femelles (archégones) porteurs d'une gamète femelle (oosphère) et des gamétanges mâles libérant de nombreux gamètes mâles (anthérozoïdes). Cependant, dans le groupe bien particulier des Fougères aquatiques (Hydroptéridées), ainsi que chez les Sélaginelles, le prothalle est incolore, unisexué et inclus dans la spore qui l'engendre. Les Prêles ont en général un prothalle chlorophyllien plus ou moins massif et unisexué.
Au cours de l'évolution des Ptéridophytes, on assiste à la disparition de l'autonomie du prothalle femelle qui reste inclus dans la spore, ainsi qu'à la réduction du nombre des archégones et des anthéridies accompagnée d'ailleurs de la réduction du nombre des cellules constituant ces gamétanges.
Chez les Gymnospermes, l'endosperme homologue d'un prothalle femelle est inclus dans l'ovule et ne comporte que deux ou trois archégones fonctionnels et assez régressés. Le prothalle mâle est représenté par les quelques cellules (le plus souvent quatre) du grain de pollen en germination.
Le stade ultime de cette réduction est atteint chez les Angiospermes, où le sac embryonnaire inclus dans l'ovule représente, avec huit noyaux en général (quelquefois plus, mais quelquefois seulement quatre), le stade prothallien dont l'archégone n'est plus reconnaissable en tant que tel. Quant au prothalle mâle, il est réduit au cytoplasme et aux trois noyaux du grain de pollen germé.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Monique GUERN : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-XI
Classification
Autres références
-
ARTHROPHYTES ou SPHÉNOPHYTES
- Écrit par Édouard BOUREAU
- 2 592 mots
- 5 médias
Le gamétophyte haploïde qui en résulte forme une sorte de lame microscopique, ramifiée et lobée, fixée au sol par des rhizoïdes, le prothalle. -
GINKGOPHYTES ou GINKYOPHYTES
- Écrit par Michel FAVRE-DUCHARTRE
- 1 215 mots
- 2 médias
Les appareils femelles ont également des caractères très archaïques ; le gamétophyte femelle, ou prothalle, est chlorophyllien, comme chez les Mousses et les Ptéridophytes (où il est autotrophe) ; il est entouré d'une épaisse membrane mégasporale, comme chez les Ptéridophytes (où il est dispersé)... -
GRAINE
- Écrit par Georges MANGENOT
- 2 414 mots
- 3 médias
Chez les Gymnospermes (Coniférophytes et Gnétophytes), les réserves sont stockées dans le prothalle femelle (gamétophyte), formé de très nombreuses cellules à n chromosomes ; ce prothalle s'hypertrophie et se charge d'amidon, d'huiles et de protéines à mesure que l'embryon prend forme. La graine... -
MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES
- Écrit par Jean-Yves DUBUISSON et Sabine HENNEQUIN
- 6 495 mots
- 14 médias
...organisme haploïde de petite taille (environ 1 cm) qui constitue la génération qui formera les gamètes. On l’appelle donc gamétophyte, mais aussi prothalle en référence à son organisation végétative simplifiée. Le prothalle du polypode, comme celui de nombreuses autres fougères, a une forme de cœur....