PROTISTES
Biologie
Reproduction et cycle biologique
Les espèces les plus primitives comme les Phytoflagellés offrent de nombreux termes de passage entre l'autotrophie et l'hétérotrophie. En effet, beaucoup d'espèces de Phytomonadines, d'Eugléniens, de Péridiniens manifestent, à côté de formes strictement végétales pourvues de chloroplastes typiques (donc exclusivement autotrophes), des formes à plastes incolores ou complètement dépourvues de chloroplastes, qui sont donc hétérotrophes et se comportent physiologiquement comme des animaux. On peut donc se demander si la distinction entre les deux règnes (animal et végétal) n'est pas dépourvue de sens au niveau des Protistes.
Le cycle évolutif des Protistes et les aspects cytologiques de leur reproduction sont tout aussi variés ; c'est ainsi que l'on observe tous les intermédiaires entre l'isogamie et l'anisogamie la plus poussée. Parmi les Flagellés à affinités végétales, par exemple, on note chez les Phytomonadines, à côté d'espèces parfaitement isogames (Chlamydomonas), des espèces présentant une anisogamie plus ou moins marquée (Eudorina, Pleodorina, Volvox). Parmi les Protozoaires, on trouve des espèces isogames (Foraminifères), d'autres qui sont légèrement anisogames (Grégarines), d'autres enfin, comme les Coccidies et Hémosporidies, qui possèdent un gamète femelle de grosse taille par rapport au gamète mâle (anisogamie très poussée).
Rappelons aussi que chez les Ciliés, la conjugaison consiste typiquement en une fusion temporaire de deux individus, au cours de laquelle se produisent des échanges nucléaires réciproques entre les deux cellules. Cependant, chez les Vorticellides, l'union de deux individus très différents par conjugaison ressemble finalement beaucoup à une véritable fécondation. Enfin, le cycle évolutif des Protistes présente souvent une grande complexité, et certaines espèces sont polymorphes : les Trypanosomes, par exemple, peuvent se présenter sous quatre formes : promastigote (= leptomonas), épimastigote (= crithidia), cryptomastigote (= trypanosoma) et amastigote (= leishmania). Le cycle des Sporozoaires comporte trois phases : la phase de schizogonie caractérisée par une reproduction asexuée intense, celle de gamogonie (ou reproduction sexuée), et enfin celle de sporogonie, qui correspond à la germination et à la division du zygote. Le cycle des Foraminifères est caractérisé par une alternance d'une phase à noyaux diploïdes et d'une phase à noyaux haploïdes. Souvent aussi, le zygote représente la seule phase diploïde du cycle évolutif : il en est ainsi chez les Phytomonadines et chez les Grégarines.
Modes de vie
Les Protistes ont peuplé les milieux les plus divers, et certains ont une fonction économique importante. Par leur masse, les Péridiniens jouent un rôle considérable dans le plancton marin où ils constituent l'élément végétal prédominant. Les Foraminifères et les Silicoflagellés, au contraire, appartiennent essentiellement au benthos marin et interviennent grandement dans la formation des sédiments marins (calcaires et siliceux), à la suite de l'accumulation des « tests » solides qui protégeaient ou soutenaient le cytoplasme.
Les sols renferment de nombreux Protistes tels les Thécamœbiens ; ils participent aux équilibres écologiques en milieu tellurique.
Bien que très communs, les Protistes qui vivent dans les eaux douces sont le plus souvent inoffensifs (Flagellés, Amibes, Ciliés), à l'exception de quelques espèces dangereuses pour l'homme comme Entamœba hystolityca qui provoque la dysenterie amibienne ou Naegleria gruberi, Amibe des piscines, responsable de la méningo-encéphalite amibienne. D'autres Protozoaires sont des parasites constants qui causent de graves maladies de l'homme ou des animaux domestiques. C'est ainsi que Trypanosoma[...]
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Écrit par
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
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