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PROTONS

Taille du nucléon

Distribution spatiale de la charge du proton

La valeur du moment magnétique du proton sous-entend l'existence d'une distribution spatiale de sa charge. Celle-ci a été mesurée, en diffusion d'électrons, par l'équipe de Robert Hofstadter à partir des années 1950 à l'université de Stanford en Californie.

Ces expériences consistent à bombarder une cible de protons avec un faisceau d'électrons dont l'énergie peut atteindre 1 GeV. L'électron, qui a une charge électrique ponctuelle, est une sonde parfaitement adaptée à l'exploration de la structure interne du nucléon. Le transfert important de quantité de mouvement (ΔP) des électrons aux protons de la cible permet de sonder des distances (Δx) très petites à l'intérieur du proton grâce au principe d'incertitude d'Heisenberg (ΔPx ≥ h/2π). Les faisceaux d'électrons constituent donc des « supermicroscopes » électroniques permettant de discerner des détails d'autant plus fins que la quantité de mouvement des électrons est grande. La manière dont les électrons sont déviés dépend des détails de la répartition de la charge électrique à l'intérieur du proton. En étudiant les distributions angulaires des électrons ainsi diffusés élastiquement, Hofstadter décrit la forme moyenne du proton. Effectivement, la diffusion élastique équivaut à une pose photographique de durée infinie.

Le proton est alors vu comme une boule dans laquelle les charges électriques sont réparties de manière homogène, et qui est entourée d'une « peau », zone de décroissance très rapide de la charge. On mesure ainsi que la charge du proton est distribuée sur une région dont le rayon est de 0,8 fm. Cette dimension est bien supérieure à celle de l'électron dont le rayon est au moins mille fois plus petit.

Polarisabilité

La polarisabilité définit l'aptitude d'un objet à se déformer sous l'action d'un champ électromagnétique. Elle se mesure par la diffusion d'un faisceau de photons. Ce processus appelé diffusion Compton, est un des phénomènes les plus caractéristiques de l'aspect corpusculaire du rayonnement électromagnétique. À partir des années 1960, de telles expériences ont été réalisées sur le proton. On mesure deux quantités, la polarisabilité électrique et la polarisabilité magnétique qui déterminent comment les distributions des charges électriques et des courants à l'intérieur du proton évoluent dans un champ électrique ou magnétique. Elles ont la dimension d'un volume et valent quelque 10—4 fm3.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, physicienne au service de physique nucléaire au Commissariat à l'énergie atomique, Saclay

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