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PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR, région administrative

Un dynamisme démographique puissant

De 1860 à 1950, les écarts démographiques se creusent entre les départements. Les Alpes-de-Haute-Provence (appelées Basses-Alpes jusqu'en 1970) et les Hautes-Alpes se dépeuplent sous l'effet de l'exode rural. Le développement du bas pays, celui de la vallée du Rhône et des plaines littorales, précipite la ruine des modes de vie traditionnels de la montagne. La croissance démographique est relativement modérée dans le département du Vaucluse, demeuré rural. En revanche, la poussée est très forte dans les Bouches-du-Rhône, en raison des retombées du développement économique du port de Marseille et de l'essor des activités industrielles liées au commerce colonial (savonneries, huileries, sucreries, minoteries) et aux ressources locales du sous-sol (argiles pour la fabrication des tuiles et briques, extraction du charbon, traitement de la bauxite) ; puis à l'arrivée du pétrole importé, dès 1936, sur les rives de l'étang de Berre. Les Alpes-Maritimes ont connu une forte croissance démographique à partir du rattachement du comté de Nice à la France en 1860. Dans le Var, la poussée démographique est liée à l'expansion des activités militaires à Toulon et au développement des chantiers navals.

À partir de 1950, le déséquilibre entre régions intérieures et régions périphériques s'accentue. Il a pour moteur des flux migratoires intenses vers les régions littorales et la vallée du Rhône : rapatriés européens venus d'Afrique du Nord ; immigrés étrangers venus des pays méditerranéens moins développés (Espagne, Portugal) et surtout d'Afrique du Nord (plusieurs centaines de milliers entre 1960 et 1975) ; Français venus de toutes les régions françaises, attirés par le soleil et les offres d'emplois dans les secteurs agricoles, industriels et tertiaires. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur passe de 2,5 millions d'habitants au milieu du xxe siècle à 4,9 millions au début du xxie siècle. Ce quasi-doublement de population, en un demi-siècle, est un des plus élevés de France. Depuis 1975, on assiste à une reprise sensible de la population des Alpes du Sud, qui ont pratiquement retrouvé leur population du début du xixe siècle. Mais le renouveau ne concerne que les villes et les communes périurbaines d'une part, et les communes rurales à fonction touristique et de loisirs d'autre part. Dans les communes exclusivement rurales, à l'écart des grands axes de circulation, et très éloignées des villes, le dépeuplement continue.

Dans les années 2000, quatre aires de forte concentration de peuplement, structurées par les grandes villes, s'individualisent :

– autour d'Avignon et des villes moyennes qui lui servent de relais (de Nyons dans la Drôme, à Carpentras, Cavaillon, Tarascon et Arles) : 400 000 habitants environ ;

– autour d'Aix-en-Provence, de Marseille et de leur couronne : 1 500 000 habitants environ ;

– autour de Toulon et des petites villes qui s'organisent en nébuleuse autour de la préfecture du Var : 800 000 habitants environ ;

– autour de Nice et des villes de la région littorale qui s'étend de Menton à l'est, à Saint-Raphaël et Fréjus, à l'ouest, à Grasse au nord : 1 000 000 d'habitants environ.

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Écrit par

  • : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence

Classification

Médias

Provence-Alpes-Côte d'Azur : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Provence-Alpes-Côte d'Azur : carte administrative

Villefranche-sur-Mer - crédits : Joe Cornish/ The Image Bank/ Getty Images

Villefranche-sur-Mer

Nice - crédits : Catherine Mouly

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