PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR, région administrative
Un espace profondément urbanisé
Depuis 1950, parallèlement à la croissance démographique, le dynamisme des villes est très soutenu. Les bourgs sont devenus des villes de services. Leur rôle local s'est accru. Ils étaient jadis uniquement des pôles de commercialisation de produits agricoles. Ils concentrent aujourd'hui, dans une des deux ou trois rues centrales, souvent « piétonnisées », des commerces plus exceptionnels, des services financiers et bancaires, des services médicaux, administratifs, sportifs et culturels. Les petites villes ont vu leur pouvoir de commandement s'accroître parallèlement à l'augmentation de population. Des équipements scolaires, sociaux, sportifs ont été construits. Des zones industrielles, de tailles diverses, ont été aménagées à leur périphérie. Les villes moyennes (plus de 20 000 habitants) ont aujourd'hui des équipements de service de haut niveau, aussi bien au plan commercial que culturel, sanitaire ou sportif. Leur aire d'influence s'est considérablement renforcée. Les grandes villes (Marseille-Aix, Nice, Toulon, Avignon) ont connu un rythme de croissance soutenu pendant la période de fort développement économique qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale (accroissement naturel plus fort ; soldes migratoires élevés, liés aux créations d'emplois pour les actifs et à l'héliotropisme pour les retraités). Il semble s'être ralenti depuis 1975. La « vieille ville » (centre ancien) a connu une diminution d'habitants dont les causes sont la « décohabitation » (la famille conjugale ou monoparentale remplace la famille élargie) et la disparition de logements au profit des bureaux ; ou la destruction d'îlots insalubres. Le pouvoir de commandement des très grandes villes a considérablement augmenté. La concentration des activités du tertiaire supérieur dans les centres des villes de Nice et de Marseille, laisse entrevoir une « métropolisation » naissante, marquée par la concentration des établissements de gestion des affaires, de conception, de communication, de production de nouvelles technologies, d'enseignement supérieur et de culture, de services orientés vers le développement économique. Ils se regroupent dans des pôles décisionnels où se côtoient bureaux, hôtellerie et restauration de luxe, et résidences destinées aux couches moyennes et supérieures.
La population des communes périurbaines a augmenté de manière explosive depuis les années 1960. Le phénomène se mesure au rayon et à la complexité des migrations alternantes entre communes et à l'étalement spatial des résidences (pour les deux tiers pavillonnaires). La partie orientale des Bouches-du-Rhône, à l'est d'une ligne Fos-sur-Mer - Avignon, est aujourd'hui une vaste aire urbanisée dans laquelle il est difficile de séparer les faisceaux migratoires quotidiens qui se dirigent vers Aix, de ceux qui s'orientent vers les villes de l'étang de Berre ou vers Marseille. Il en est de même pour la partie littorale du département du Var autour du pôle de Toulon ; et pour la région urbaine de Cannes-Grasse-Antibes-Nice-Monaco-Menton. Le village rural groupé, souvent perché ou semi-perché, qui avait constitué pendant des siècles une entité fermée (quelquefois par des remparts) est aujourd'hui profondément bouleversé dans ses paysages et dans sa composition sociale par la diffusion de l'habitat pavillonnaire ou de petits collectifs urbains. Les idéologies sociales de l'environnement et du patrimoine rural expliquent la périurbanisation dont le vecteur est l'automobile.
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Écrit par
- Lucien TIRONE : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence
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