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ONTARIO PROVINCE DE L'

Histoire et peuplement

Le territoire correspondant à l’Ontario actuel connaît ses premières vagues de peuplement vers 10 000 ans avant notre ère. À l’arrivée des Européens, plusieurs nations autochtones y habitent déjà : Cris, Ojibwés et Algonquins au nord, Outaouais, Hurons-Wendat, Pétuns, Neutres et Iroquois au sud. Bien qu’en contact avec les différentes puissances coloniales d’Amérique du Nord, les membres de ces nations demeurèrent les principaux habitants du territoire jusqu’à la fin du xviiie siècle.

À partir du xviie siècle, Français et Anglais créent les premiers établissements coloniaux en Ontario. Les Français optent pour la région des Grands Lacs, principalement pour des raisons liées au commerce et aux missions religieuses, donnant lieu à de petits centres tels Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons (1639). Quant aux Anglais, ils se tournent vers les espaces plus septentrionaux, où des postes de traite sont établis aux abords des baies de James (Moose Factory, 1673) et d’Hudson (York Factory, 1682).

Les premières grandes vagues d’immigration d’origine européenne sur le territoire ontarien surviennent après la conquête de la Nouvelle-France par la Grande-Bretagne (entérinée par le traité de Paris, 1763), plus précisément avec l’arrivée des loyalistes, ces habitants des treize colonies américaines demeurés fidèles à la couronne britannique après la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783). On estime à environ 10 000 le nombre de ces loyalistes ayant décidé de s’établir dans le sud de l’actuel Ontario. Même après la ratification du traité de Paris en 1784, c’est encore du sud de la frontière ontarienne qu’arrivent la plupart des colons, amenant avec eux savoir-faire agricole et commercial, et ce jusqu’en 1812, année marquant la réouverture des hostilités entre les États-Unis et le Royaume-Uni (y compris le Canada, en tant que territoire soumis à la couronne britannique). Par la suite, et jusqu’à la fin du xixe siècle, la majorité des colons provient d’Irlande, d’Écosse, d’Angleterre et (ou) du pays de Galles. Ainsi, on estime à 1 273 000 le nombre de personnes ayant émigré depuis les îles britanniques pour s’installer au Canada entre 1815 et 1865. Bien que l’établissement agricole demeure l’objectif de nombre de ces nouveaux arrivants, la vie urbaine en attire de plus en plus, notamment en raison du dynamisme industriel de certains grands centres situés aux abords du lac Ontario. La ville de Hamilton, qui ne comptait en 1851 que 9 % d’habitants nés au Haut-Canada, illustre ce phénomène migratoire.

Si le sud de l’Ontario a pu bénéficier d’un afflux constant de population et d’une croissance urbaine et économique importante dès le début du xixe siècle, les régions septentrionales de la province ont servi d’arrière-pays profitable aux compagnies commerciales. Jusqu’à la seconde moitié du xixe siècle, le nord de l’Ontario était l’apanage quasi exclusif des compagnies de traite de fourrure qui, par l’entremise de comptoirs, faisaient le lien entre la ressource et les marchés de l’est du Canada, des États-Unis et de l’Europe. La création de la Confédération canadienne en 1867, l’expansion graduelle du territoire ontarien vers le nord entre 1867 et 1912, ainsi que le prolongement et la multiplication de lignes de chemin de fer permettent l’ouverture de cette région à de nouvelles populations et à de nouveaux secteurs économiques, en particulier les exploitations forestières et minières.

Au tournant des xixe et xxe siècles, l’immigration se diversifie progressivement. Si la plupart des personnes qui arrivent en Ontario demeurent originaires des États-Unis ou d’Europe de l’Ouest, de plus en plus viennent du reste de l’Europe (Italie, Grèce, pays scandinaves, Ukraine ou encore Pologne) à mesure de l’expansion territoriale du pays vers l’ouest. Malgré[...]

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Écrit par

  • : géographe et historien, chargé de cours à l'université du Québec en Outaouais et à l'université du Québec à Montréal (Canada)

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Médias

Ontario : carte de situation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ontario : carte de situation

Ontario : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ontario : carte administrative

Lac Supérieur - crédits : DE AGOSTINI PICTURE LIBRARY/ De Agostini/ Getty Images

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