ONTARIO PROVINCE DE L'
Économie
Au cours du xixe siècle, à partir du front pionnier agricole le long de la vallée du Saint-Laurent et aux abords des Grands Lacs, l’Ontario s’urbanise et s’industrialise. Dans le sud de l’Ontario, les centres urbains prolifèrent, contribuant à la décentralisation relative des activités économiques au-delà de la région de Toronto, notamment vers Windsor, London, mais surtout Hamilton, qui, au début des années 1860, était le premier centre manufacturier du Canada-Ouest après la capitale économique. L’essor du secteur industriel dans le sud de l’Ontario est conditionné par la proximité avec le nord-est industriel des États-Unis, parfois appelé « Manufacturing Belt » (Michigan, Illinois, Pennsylvanie, New York, etc.). Plusieurs sites manufacturiers s’implantent au nord de la frontière. Le cas du secteur automobile illustre cette réalité : en témoigne la présence croissante de la Ford Motor Company et de sa rivale General Motors entre Windsor et Oshawa à partir de 1904.
Au cours du xxe siècle, l’intégration croissante de la main-d’œuvre et des marchés ontariens à l’économie américaine donne lieu à un élan de libéralisation. En 1965, la ratification du pacte automobile instaure un marché commun pour la fabrication des pièces et leur assemblage, et garantit le maintien des manufactures en sol canadien, la réduction du prix des véhicules destinés au marché canadien et le maintien de salaires élevés pour les travailleurs ontariens. L’accord de libre-échange canado-américain (ALE) de 1989, puis l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) de 1994, comprenant le Mexique, viennent étendre la libéralisation des marchés au-delà du secteur automobile. Cela a pour effet de fragiliser l’ensemble du secteur industriel ontarien, qui doit dès lors compter avec une concurrence plus importante. Après une période de croissance dans le secteur de la fabrication des pièces d’automobiles, la crise économique de 2008 vient freiner cet élan, un constat également valable pour l’assemblage. Malgré tout, le secteur automobile demeure l’un des piliers de l’industrie ontarienne, ce qui explique notamment le fait qu’il a été protégé lors de la renégociation de l’ALENA en 2017-2018, discussion ayant donné lieu à l’accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), entré en vigueur en 2020.
Au-delà de l’industrie automobile et, plus largement, du secteur manufacturier, l’économie du sud de l’Ontario est marquée par l’importance des secteurs tertiaire et quaternaire – c’est-à-dire la production de biens intangibles directement liés aux secteurs technologiques et créatifs. La région de Waterloo-Kitchener-Cambridge, communément qualifiée de « triangle technologique » ou de « Silicon Valley du Canada », illustre la possibilité d’un virage économique lié à la commercialisation des innovations technologiques.
Dans le nord de l’Ontario, l’industrie du bois d’œuvre occupe une place centrale. En effet, la portion du Bouclier canadien qui s’étend d’est en ouest sur tout le nord de la province coïncide avec l’aire de distribution de la forêt boréale. L’exploitation de l’épinette noire, du pin gris et du peuplier s’est développée à la fin du xixe siècle et a contribué à faire de l’économie forestière ontarienne la troisième du pays, derrière celles de la Colombie-Britannique et du Québec.
L’industrie minière reste également l’un des piliers de l’économie du nord de l’Ontario. Basé sur l’extraction de dépôts minéralogiques variés (nickel, cobalt, chrome, or, diamant, etc.), ce secteur économique est estimé à plus de 10 milliards de dollars canadiens (2022). Les premiers filons ont été découverts au tournant des xixe et xxe siècles, au moment de la construction de chemins de fer vers le nord-ouest. Stimulant le développement économique[...]
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Écrit par
- Raphaël PELLETIER : géographe et historien, chargé de cours à l'université du Québec en Outaouais et à l'université du Québec à Montréal (Canada)
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