PSYCHOLOGIE ANIMALE ou ZOOPSYCHOLOGIE
Du conditionnement à l'apprentissage et à la cognition
L'étude des activités mentales des animaux, comme de celles des hommes, a été réactivée sous l'influence de disciplines et paradigmes scientifiques comme la cybernétique et les théories de l'information. Ces approches ont eu un impact important en psychologie car elles ont permis d'analyser les connaissances indépendamment des caractéristiques de leurs formes d'expression. La psychologie cognitive a pour champ d'investigation la manière dont l'être humain recueille des informations, les code et les rappelle en mémoire, et cherche à comprendre comment il prend des décisions et transforme ses connaissances en actions.
Pour appliquer un tel programme à l'examen du système cognitif de l'animal, les chercheurs doivent construire un environnement expérimental permettant l'expression des activités cognitives qu'ils souhaitent mettre en évidence. Leur démarche consiste donc avant tout à favoriser l'apparition de certains comportements au détriment d'autres. Les procédures utilisées par ces psychologues de l'apprentissage pour canaliser les réponses de l'animal sont appelées contingences de renforcement. Ainsi, dans une expérience, dont le but est d'évaluer les capacités de discrimination visuelle d'un chat pour des lignes horizontales par rapport à celles verticales ou obliques, il s'agira de renforcer (par distribution sélective de nourriture) les réponses (par exemple, un appui de la patte sur un levier) à la présentation de lignes horizontales et de ne jamais renforcer les réponses produites en cas de présentation des autres lignes. La manipulation des renforcements permet alors de configurer la tâche à résoudre par l'animal et de lui donner un but sans qu'il soit nécessaire d'expliciter une consigne. Dans ce type de recherches, l'expérience comporte au moins deux phases, une phase d'entraînement et une phase de généralisation ou de transfert. Dans la première phase, l'animal est familiarisé avec les stimuli à discriminer (des lignes variant en orientation dans l'exemple du chat). Cette phase sert surtout pour l'expérimentateur à vérifier que l'animal a appris la tâche imposée. Une fois que l'animal a atteint au cours de l'entraînement un critère de réussite donné (généralement, 80 p. 100 ou plus de bonnes réponses), il devient possible de passer à la seconde phase, c'est-à-dire au transfert. L'animal aura alors à discriminer des stimuli nouveaux. Dans le cas du chat, il s'agira d'un ensemble de lignes horizontales différentes de celles présentées au cours de l'apprentissage (épaisseur et longueur, par exemple) et qui devront être reconnues parmi des lignes comprenant des orientations variées. Si l'animal obtient les mêmes scores au test qu'à l'entraînement, l'expérimentateur conclut à l’élaboration d’une catégorisation perceptive, dans la mesure où l’animal est capable de généraliser cette connaissance à des situations nouvelles.
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Écrit par
- Jacques VAUCLAIR : professeur émérite des Universités
Classification
Médias
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