- 1. Les issues de santé : définitions et mesures
- 2. Les déterminants sociaux de la santé
- 3. La personnalité, effets pathogènes et effets protecteurs
- 4. Voies cognitives et comportementales
- 5. Voies transactionnelles : stress, contrôle, soutien social et coping
- 6. Les interventions en psychologie de la santé
- 7. Bibliographie
PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ
Les déterminants sociaux de la santé
Les déterminants sociaux de la santé sont les conditions dans lesquelles les individus naissent, vivent, travaillent, vieillissent, incluant le système de santé. En partie responsables des inégalités de santé, ils ont donné lieu à des initiatives comme « Combler le fossé : de la politique à l’action sur les déterminants sociaux de la santé » (OMS, 2011). Ils peuvent être généraux (pays, contexte économique et politique, environnement, système éducatif, système de santé, etc.), intermédiaires ou proches (culture, ethnie, communauté, statut socio-économique, habitat, quartier, etc.). Il existe d’importantes disparités entre pays, mais également au sein d’un même pays.
Un faible statut socio-économique (revenu, profession, niveau d’éducation) implique plus de risques à divers niveaux (alimentation, habitat, soins, etc.) et on a longtemps considéré que le statut socio-économique était un déterminant social de la santé fondamental (il est associé à la morbidité et à la mortalité). Plus encore que le statut socio-économique, ce sont les inégalités (dans la répartition inégale des richesses) qui s‘avèrent pathogènes pour tous les membres d’une société. Dans les sociétés égalitaires, la cohésion et la solidarité compenseraient en partie les effets nocifs d’un faible statut socio-économique ; dans les sociétés inéquitables, une faible cohésion et l’individualisme les exacerberaient.
L’intégration sociale (densité des liens sociaux) est associée à un risque moindre de mortalité (toutes causes) et les groupes auxquels nous appartenons (communauté, groupe de pairs, profession, famille…) jouent en général un rôle protecteur. Certains types de relations s’avèrent nocifs (hostilité, violence, harcèlement, discrimination, exigences excessives, etc.). Les psychologues peuvent alors intervenir à divers niveaux (école, quartier, organisation, famille, couple, etc.). Ils aident en particulier les sujets vulnérables (enfants négligés et maltraités, minorités ethniques, mères célibataires, sujets en situation de précarité, aidants familiaux, etc.).
Les déterminants sociaux de la santé (accès aux soins, couverture santé, statut socio-économique) affectent la santé directement ou indirectement, par l’intermédiaire de processus médiateurs psychologiques et physiologiques (perceptions et comportements, voies physiologiques, processus transactionnels) qui en modulent les effets. Ainsi, certaines conditions de vie aversives (emploi précaire ou exigeant, famille instable, quartier peu sûr) induisent du stress chronique et moins de contrôle et de soutien perçus, ce qui active divers systèmes physiologiques et augmente le risque d’incidence de certaines maladies. Au contraire, un milieu sain favorise la possibilité de s’intégrer socialement tout en procurant à l'individu des sentiments de contrôle et de soutien.
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Écrit par
- Marilou BRUCHON-SCHWEITZER : professeure émérite au laboratoire psychologie, santé et qualité de vie, université de Bordeaux
Classification
Média
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