- 1. Les issues de santé : définitions et mesures
- 2. Les déterminants sociaux de la santé
- 3. La personnalité, effets pathogènes et effets protecteurs
- 4. Voies cognitives et comportementales
- 5. Voies transactionnelles : stress, contrôle, soutien social et coping
- 6. Les interventions en psychologie de la santé
- 7. Bibliographie
PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ
Voies cognitives et comportementales
Les croyances et cognitions des individus envers la santé en général et leur propre santé ont un effet sur l’adoption des comportements de santé (en population générale), l’utilisation des services de soins et l’adhésion thérapeutique (chez les patients). Elles permettent aussi aux soignants de mieux comprendre le point de vue des sujets malades. À partir de l’analyse des récits des patients, on a identifié quelques dimensions de ces représentations : nom, causes, durée, risque perçu, gravité, contrôlabilité, sens, conséquences.
Les représentations de santé sont affectées par des facteurs généraux (pays, culture) et individuels (personnalité, niveau d’études). Les sujets ayant une personnalité vulnérable, confrontés à des difficultés, présenteront davantage d’impuissance perçue et de détresse et auront plus de mal à renoncer à des comportements à risque (tabagisme, alcoolisme, sédentarité). Il a été observé que ceux ayant des traits protecteurs ont un style de vie plus sain et une meilleure adhésion thérapeutique (en cas de prescription ou de traitement).
Selon plusieurs modèles (modèle des croyances de santé, du comportement planifié, de la motivation à se protéger), certaines cognitions, dont en particulier les intentions, peuvent induire des changements de comportements de santé (abandon d’un comportement à risque, adoption d’un comportement sain, meilleure adhésion thérapeutique).
Les relations entre intentions et comportements de santé et entre comportements de santé et issues de santé sont cependant modestes. L’étude prospective Whitehall II (environ 10 000 employés suivis pendant vingt-cinq ans) montre, par exemple, qu’une alimentation saine et la pratique d’activités physiques ne réduisent que de 5 p. 100 et 7 p. 100 le risque de mortalité (toutes causes) au cours du suivi. Dans des versions récentes des modèles précités, on a donc inclus des déterminants sociaux de la santé (culture, normes, niveau d’éducation), des traits de personnalité, des états émotionnels et des processus transactionnels, ce qui a amélioré leur pouvoir prédictif.
Dans les pays développés, les causes de mortalité sont surtout les maladies cardio-vasculaires et les cancers, imputables en partie à des comportements à risque (alimentation, tabac, alcool, sédentarité, comportement sexuel). Les interventions visant l’abandon de comportements à risque et (ou) l’acquisition de comportements plus sains (sevrage tabagique, par exemple) sont plus efficaces si l’on agit à la fois sur les représentations de la santé (risques, causes et conséquences des maladies) et sur certaines représentations de soi (comme l’auto-efficacité perçue).
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Écrit par
- Marilou BRUCHON-SCHWEITZER : professeure émérite au laboratoire psychologie, santé et qualité de vie, université de Bordeaux
Classification
Média
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