PSYCHOLOGIE EN MILIEU CARCÉRAL
Interventions des psychologues auprès des personnels pénitentiaires
Les psychologues en milieu carcéral prennent de plus en plus part au recrutement et à la formation, initiale et continue, des personnels des prisons (personnels de surveillance, de direction, d’insertion et de probation).
Les recherches menées en psychologie clinique et psychologie sociale auprès des personnels de surveillance mettent en évidence les nombreuses difficultés qu’ils rencontrent dans le cadre de leur travail. La promiscuité avec la population pénale les amène non seulement à être confrontés quotidiennement à des situations potentiellement traumatisantes (mutineries, automutilations de détenus, etc.), mais aussi à craindre d’être assimilés à ceux-ci. Afin d’éviter toute collusion identitaire, ils s’efforcent de maintenir ce clivage entre surveillants et surveillés, cette catégorisation sociale pouvant entraîner des comportements néfastes, comme l’a montré la célèbre expérience réalisée par Philip G. Zimbardo (1971). Dans une prison fictive construite dans les sous-sols de l’université de Stanford aux États-Unis, des étudiants volontaires étaient tirés au sort pour jouer le rôle de gardien ou celui de prisonnier. L’étude a dû rapidement être stoppée du fait de l’apparition d’un certain sadisme chez les étudiants-gardiens et de troubles psychologiques chez les étudiants-détenus. Ces comportements révèlent les stéréotypes associés à ces deux groupes d’individus (les surveillants versus les détenus) et, par là même, la dévalorisation sociale du métier de surveillant, celui-ci inspirant souvent le mépris voire l’antipathie.
Ces perceptions sociales négatives peuvent entraîner un certain nombre de troubles psychologiques (stress aigu, épuisement professionnel…) chez ces personnels et des demandes croissantes de soutien. Les « psychologues du personnel pénitentiaire » proposent alors une aide personnalisée (entretiens et suivis individuels) et/ou collective (participation à des groupes d’analyse des pratiques et d’expression sur le vécu professionnel).
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Écrit par
- Nathalie PRZYGODZKI-LIONET : professeure des Universités, responsable du master psychologie et justice, université de Lille-III
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