PSYCHOLOGIE INTERCULTURELLE
La psychologie interculturelle
Lorsque les questions examinées par les chercheurs concernent les phénomènes liés au contact entre les membres de différentes cultures, on parle de psychologie interculturelle au sens restreint. L’acculturation est alors le phénomène au centre des recherches. Le concept d’acculturation désigne tous les changements (psychologiques, culturels, etc.) induits par des contacts entre des personnes d’origines culturelles différentes. Prenons le cas d’une famille française qui décide d’aller vivre aux États-Unis. Ce contact interculturel produira sans doute un certain nombre de changements. Au niveau linguistique, par exemple, on peut imaginer que l’anglais deviendra une langue utilisée de plus en plus fréquemment par les membres de cette famille. Comment les membres de cette famille vont-ils s’adapter à la culture américaine ? Le modèle des stratégies d’acculturation de John Berry a été développé pour cerner les différentes options ouvertes dans de telles circonstances. Ces options, ou attitudes d’acculturation, ont été conceptualisées en considérant deux questions centrales que soulève l'acculturation pour tous les individus et les groupes : premièrement, déterminer si, oui ou non, on désire conserver son identité et ses caractéristiques culturelles d'origine ; et deuxièmement, déterminer si, oui ou non, il est jugé important d'établir et de maintenir des contacts avec la nouvelle culture. Les réponses à ces deux questions peuvent être complexes. À des fins conceptuelles, Berry suggère d’y répondre par oui ou par non, ce qui permet de définir quatre principales options ou attitudes d'acculturation par le croisement de ces deux dimensions : l'intégration, l'assimilation, la séparation, et la marginalisation. L’intégration se définit par une réponse positive aux deux questions, et donc se caractérise par la valorisation simultanée de deux appartenances culturelles. L’assimilation se distingue par une réponse négative à la première question et une réponse positive à la deuxième. La séparation correspond, à l’inverse, au désir de conserver son identité culturelle d’origine, mais sans rechercher de contact avec la nouvelle culture, et enfin la marginalisation se définit par une réponse négative aux deux questions. Les recherches effectuées auprès d’immigrants de différents pays ont montré que l’adaptation des individus à la nouvelle culture est étroitement liée à ces attitudes d’acculturation. Les individus qui adoptent des attitudes d’intégration manifestent généralement une meilleure adaptation (bien-être élevé, stress d’acculturation faible).
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Écrit par
- Serge GUIMOND : professeur de psychologie sociale et cognitive, directeur du Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Lapsco), UMR 6024 du CNRS
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