PSYCHOMÉTRIE (tests et échelles d'évaluation en psychiatrie)

La psychométrie désigne la technique d’évaluation standardisée des phénomènes psychiques. Apparue à la fin du xix^e siècle, elle s’est développée à partir du début du xx^e siècle, à l’initiative de psychologues, principalement pour la mesure des performances intellectuelles de l’enfant (Alfred Binet, 1857-1911) et l’étude des caractéristiques de la personnalité. Son application à la psychiatrie – la psychopathologie quantitative – s’est imposée ultérieurement. La psychométrie complète l’examen clinique, en appréhendant des phénomènes mentaux qui parfois échappent à ce dernier, et offre à la recherche en psychiatrie la quantification nécessaire à toute démarche scientifique.

La psychométrie contribue aux classifications des troubles mentaux, en recourant à une approche catégorielle – selon des critères auxquels on répond par oui/présent ou non/absent – qui identifie des typologies de patients, ou dimensionnelle en attribuant un score à différentes questions dont le total donne une note, avec un seuil considéré comme pathologique pour identifier une maladie, par exemple un trouble dépressif ou une pathologie neurodégénérative débutante.

On différencie principalement l’autoévaluation et l’hétéroévaluation, le sujet répondant lui-même à des questions ou étant interrogé par un évaluateur qui cote les différents items de l’échelle d’évaluation, selon le niveau de sévérité qu’ils indiquent. Le sujet peut répondre aux questions en cochant la réponse qui lui semble la plus proche de ce qu’il ressent ou en mettant une croix sur une ligne allant de « pas du tout » à « extrêmement » ou de « jamais » à « très souvent » (échelles visuelles analogiques). L’évaluateur est libre de la note qu’il attribue en fonction de son expérience ou guidé par des adjectifs qualificatifs, de courtes phrases ou encore des éléments de fréquence (rarement, souvent…). Les différents instruments psychométriques se déclinent selon les registres cliniques (personnalité, symptomatologie, capacités cognitives, niveau intellectuel…) ou divers domaines (événements de vie, intégration sociale, qualité de vie…). Le psychiatre Pierre Pichot (1918-2020) oppose les tests aux questionnaires ou échelles d’évaluation.

Tests mentaux

Pichot nomme test mental « une situation expérimentale standardisée, servant de stimulus à un comportement. Ce comportement est évalué par une comparaison statistique avec celui d’autres individus placés dans la même situation, permettant de classer le sujet examiné, soit quantitativement soit typologiquement ». Parmi les tests utilisés en psychiatrie, on trouve principalement les tests d’efficience et les tests de personnalité.