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PSYCHOMÉTRIE (tests et échelles d'évaluation en psychiatrie)

Questionnaires et échelles d’évaluation

On oppose classiquement les instruments à cotation (dichotomique : oui/non) et ceux à évaluation graduée (note de 0 à x, de « pas du tout » à « un peu », « beaucoup »…). On désigne les premiers sous le nom de questionnaires ou d’inventaires (check-lists) et les seconds sous celui d’échelles d’évaluation (rating scales).

Les questionnaires

Les questionnaires concernent soit l’ensemble de la psychopathologie, considérée de manière globale ou générale, soit seulement un de ses aspects.

Le plus connu des questionnaires globaux est le GHQ (General Health Questionnaire), développé par David Goldberg, dans les années 1970. Il en existe plusieurs versions : à 60, 28 et même 12 items (quick screening). Le sujet doit répondre à des questions simples du type « êtes-vous stressé, tendu ? » avec quatre niveaux d’intensité pour la réponse. La somme des scores à chacun des items donne un score global qui se situe au-dessous ou au-dessus du seuil considéré comme pathologique.

Les questionnaires généraux couvrent l’ensemble de la symptomatologie psychiatrique. C’est le cas de la HCLS (Hopkins Symptoms Checklist) conçue par l’université John-Hopkins dans les années 1950. Après la version initiale qui compte 90 items, des versions plus courtes (58 puis 25 questions) ont été développées. Le sujet répond à des questions précises sur ses éventuels symptômes avec cinq niveaux d’intensité (de « pas du tout » à « extrêmement »).

Il existe d’innombrables questionnaires spécifiques – pour l’anxiété, la dépression, les phobies, les obsessions… Certains se présentent sous la forme d’une série de phrases à la première personne, décrivant un symptôme ressenti de la dépression – comme dans la Zung Self-Rating Depression Scale (20 items) –, ou d’items pour lesquels on doit choisir entre quatre propositions pour qualifier son état – comme dans le BDI (Beck Depression Inventory, 21 items). Dans le questionnaire des peurs de Marks et Mathews (24 items), c’est le degré d’évitement de la situation qui cote la sévérité du trouble (de 0 à 8). Certains questionnaires ont été développés au départ pour des études épidémiologiques comme l’échelle CES-D (Center for Epidemiological Studies Depression), d’autres pour des contextes particuliers comme le dépistage des troubles anxieux et dépressifs chez des patients hospitalisés pour une pathologie organique comme l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale).

Les inventaires et les échelles d’appréciation

Comme pour les questionnaires, il existe des échelles d’évaluation globale, des échelles générales et des échelles spécifiques.

La CGI (Clinical Global Impression Scale) est une échelle d’évaluation globale où l’investigateur évalue, selon son expérience, la gravité de la maladie et, le cas échéant, son évolution de 0 à 7 (0 : non évalué ; 1 : normal ou très fortement amélioré ; 7 : parmi les plus malades ou très fortement aggravé).

Certains inventaires généraux – comme la NOSIE (Nurse Observation Scale for Inpatient Evaluation) – peuvent être remplis par une infirmière. D’autres le seront par des psychiatres, comme la CPRS (Comprehensive Psychiatric Rating Scale) à 65 items, d’origine suédoise, ou dans le cadre du système AMDP (Association pour la méthodologie et la documentation en psychiatrie), d’origine allemande et qui regroupe des informations cliniques mais aussi biographiques. Le PSE (Present State Examination), développé au Royaume-Uni dans les années 1960 par John Wing au Maudsley Hospital, couplé à un système automatisé de diagnostic (Catégo), a été utilisé par l’Organisation mondiale de la santé dans ses premières études épidémiologiques en population générale. Tous ces instruments couvrent l’ensemble de la symptomatologie[...]

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