PSYCHOMÉTRIE
La validité des scores
Une autre qualité essentielle des scores à un test est leur validité. On considère généralement qu’un test est valide s’il mesure ce qu’il prétend mesurer. Par exemple, un questionnaire censé évaluer la dépression sera jugé valide s’il mesure bien ce syndrome et rien que celui-ci. Cette première définition simplifie toutefois une notion en réalité plus complexe. La validité n’est en effet pas une propriété générale d’un test, mais plutôt des inférences faites sur la base des scores récoltés à l’aide de ce test. Par exemple, un questionnaire de dépression peut être valide pour identifier ce trouble chez des adultes, mais pas chez des adolescents. De même, un test de mathématiques peut être valide afin d’identifier les élèves compétents pour entamer une formation scientifique, mais pas pour poser un diagnostic de dyscalculie. Pour chaque inférence proposée, des preuves de validité doivent être fournies. Le processus de validation est une démarche d’accumulation de preuves qui peut s’étendre sur toute la durée de vie d’un test. La validité n’étant pas une qualité intrinsèque que posséderait un test, elle n’accompagne pas celui-ci lorsqu’il est adapté dans une autre langue. Pour chaque adaptation du test, des preuves de validité doivent à nouveau être récoltées.
Les preuves de validité sont de différents types. Il n’existe aucune hiérarchie entre elles. Elles viennent chacune se compléter et contribuer à la validation des utilisations et des interprétations des scores d’un test. Les Standards for Educational and PsychologicalTesting (1999), qui sont la référence dans le domaine, rangent les preuves de validité en cinq catégories selon qu’elles sont basées sur : l’analyse du contenu du test ; les processus de réponse au test ; la structure interne du test ; les relations avec d’autres variables et les conséquences de l’utilisation du test. Une brève présentation en est faite ci-dessous.
Les preuves basées sur l’analyse du contenu du test sont rassemblées par des experts du domaine qui vérifient que les items sont bien représentatifs de la caractéristique que prétend mesurer le test. Pour ce faire, les experts doivent s’appuyer sur une définition précise du concept mesuré. Par exemple, des psychiatres se référeront à une définition détaillée du syndrome dépressif pour apprécier si les items d’un questionnaire de dépression évaluent bien les différentes facettes de ce syndrome. Cette évaluation ne se limite pas au strict contenu des items. Elle s’intéresse aussi à la pondération donnée à chacune des facettes du concept, aux consignes données aux répondants, aux modalités de réponse, aux critères de cotation, bref à tous les aspects du test qui peuvent avoir une influence sur les mesures récoltées à l’aide de celui-ci.
Les preuves basées sur les processus de réponse concernent les démarches mises en œuvre par les individus pour répondre aux items du test. Il s’agit de vérifier que les individus mettent effectivement en œuvre les processus cognitifs que l’on souhaite évaluer. En effet, une même réponse à un item peut être le fruit de processus très différents. L’observation d’une réponse exacte n’est dès lors pas suffisante pour prouver que l’on mesure effectivement ce que l’on prétend mesurer. Par exemple, l’évaluation de l’efficience en calcul mental ne peut être validée sur la seule base des réponses exactes. Il est en effet possible que celles-ci soient simplement récupérées en mémoire, sans qu’un calcul mental soit effectué. Pour contrôler que ce soit bien le cas, la mesure du temps de réponse peut être un bon indicateur qui servira de preuve de validité.
Les preuves basées sur la structure interne du test font référence aux relations observées entre les items et/ou les sous-ensembles d’items. La construction[...]
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Écrit par
- Jacques GRÉGOIRE : docteur en psychologie, professeur d'université
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