PSYCHOMOTRICITÉ
Syndromes et types psychomoteurs selon Wallon
Le mouvement n'intervient pas seulement dans le développement psychique de l'enfant, il influe aussi sur son comportement proprement individuel. Chaque individu a une complexion motrice personnelle qui dépend des réglages variables de ses différentes activités musculaires. C'est ce que Wallon appelle un « type psychomoteur ». Or il y a, selon lui, autant de types qu'il y a de possibilités de défaillance ou d'insuffisance de l'un ou l'autre de ces réglages et des appareils fonctionnels correspondants. Les manifestations de ces insuffisances ou syndromes dérivent donc de trois causes principales : lésions des centres ou faisceaux nerveux correspondant à chaque appareil ; imperfections de la maturation (arrêt, ralentissement ou régression) ; enfin, inhibitions du contrôle des centres supérieurs, lesquelles désorganisent ou désorbitent les réactions des centres inférieurs. C'est ainsi que, s'inspirant de la classification de Gourévitch, Wallon distingue sept syndromes et types : l'infantilisme moteur, qui ne dépasse pas le niveau de la première enfance et qui se traduit par l'insuffisance globale de la maturation (persistance de réflexes archaïques, d'attitudes, de synergies, de syncinésies et insuffisances posturales et motrices) ; l'asynergie motrice et mentale, qui traduit les défaillances de l'action régulatrice exercée par l'appareil cérébelleux sur le système moteur et, par là, sur les fonctions biopsychiques (oscillations, balancements, nystagmus, troubles du langage, émotivité) ; l'extrapyramidal inférieur, assez rare et apparenté au syndrome de Parkinson ; l'extrapyramidal moyen, syndrome combiné d'hypertonie et de réactions perverses (rigidité musculaire, attitudes contractées et opposition, sournoiserie) ; l'extrapyramidal supérieur, ou subchoréique : instabilité d'attitude, trémulations, syncinésies, réactions vasomotrices et émotives violentes, impulsivité, excitation, affectivité et automatismes incontrôlés, irréflexion ; le cortical à prédominance pyramidale ou cortico-projectif, qui comprend des symptômes d'insuffisance pyramidale (syncinésies, exagération des réflexes tendineux, par exemple) et d'insuffisance du lobe frontal (difficultés de la marche et troubles du mouvement volontaire en position assise ou couchée, entre autres) ; le cortical à prédominance préfrontale ou cortico-associatif-frontal, caractérisé par la domination de l'influence frontale (exubérance, agitation, parfois humeur joviale malgré une physionomie vide d'expression, pauvreté du langage).
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Écrit par
- Michel BERNARD : agrégé de philosophie, docteur ès lettres et sciences humaines, professeur à l'université d'Avignon
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