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PSYCHOMOTRICITÉ

Le champ de la psychomotricité

Cette variété de techniques correspond, en fait, à l'étendue du champ total de la psychomotricité, qui, au-delà des études génétiques, différentielles ou pathologiques, voit s'ouvrir aujourd'hui le vaste domaine de l'adaptation pragmatique (avec les recherches sur les modalités d'apprentissage des techniques professionnelles, manuelles ou intellectuelles), sociale (recherches sur les modalités de communication interpersonnelle, d'ordre linguistique ou extralinguistique), esthétique (recherches sur les techniques d'expression corporelle au théâtre, comme celle de Grotowski, ou dans la danse, comme celle de Béjart, par exemple) et surtout éducative. C'est, en effet, dans l'éducation physique et sportive contemporaine que la psychomotricité a trouvé le plus grand essor avec les recherches du docteur Le Boulch sur l'« éducation psychocinétique », ou éducation scientifique de la personnalité totale par le mouvement. Cette éducation vise la conduite motrice d'adaptation au milieu physique et social et tend à la rendre le plus consciente et le mieux contrôlée chez un individu engagé totalement dans chacun de ses actes moteurs. Aussi était-il logique que le concept de psychomotricité se muât en celui de « psychosociomotricité », selon l'expression d'un spécialiste d'éducation physique. Le domaine de la psychomotricité recouvre donc, en définitive, la totalité des fonctions concourant, d'une part, à l'élaboration, à la conduite et à l'ajustement des actes moteurs et, d'autre part, à la gouverne des dispositions et des attitudes corporelles, mises en rapport avec une situation spatio-temporelle et relationnelle dans sa signification affective et sociale ; il recouvre, en somme, toute la maîtrise du comportement.

— Michel BERNARD

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Écrit par

  • : agrégé de philosophie, docteur ès lettres et sciences humaines, professeur à l'université d'Avignon

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