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PSYCHOPHARMACOLOGIE

Antipsychotiques

Historique

La découverte par le médecin chirurgien Henri Laborit des certaines propriétés de la chlorpromazine fut suivie par la publication, en 1952, de l'action thérapeutique de ce traitement dans les cas de psychoses, cosignée par les psychiatres Jean Delay, Pierre Deniker et Jean-Marie Harl dans les Annales médico-psychologiques à l’occasion du centenaire de la Société médico-psychologique. L’apparition de ce premier traitement antipsychotique marqua le début d’une révolution dans la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques.

Les antipsychotiques, autrefois appelés neuroleptiques du fait de leur effets neurologiques indésirables observés en cas de surdosage, constituent le traitement de référence du trouble schizophrénique. L’étude des effets pharmacologiques cérébraux des antipsychotiques a permis des avancées considérables dans la connaissance de ce trouble. Tous les antipsychotiques ont en commun leur action antagoniste des récepteurs dopaminergiques D2. Le blocage de ces récepteurs, notamment au sein du circuit cérébral méso-limbique, expliquerait l’action antidélirante de ces traitements.

Les antipsychotiques dits conventionnels ou de « première génération » peuvent parfois induire des effets extrapyramidaux et une aggravation des symptômes déficitaires et cognitifs.

Dans les années 1980 sont apparus les antipsychotiques atypiques (APA), dits « de deuxième génération ». La moindre incidence d'effets secondaires extrapyramidaux et cognitifs avec les antipsychotiques atypiques, ou un meilleur bénéfice obtenu sur la symptomatologie négative, pourrait s'expliquer par une action préférentielle sur un récepteur dopaminergique autre que D2 ou par l'antagonisme simultané de récepteurs appartenant à d'autres systèmes de neurotransmission. Par exemple, la fixation conjointe d'un antipsychotique atypique sur les récepteurs D2 et sur les hétérorécepteurs de type 5-HT2A, localisés sur des neurones dopaminergiques, autolimite le blocage dopaminergique dans les structures renfermant une forte densité de récepteurs sérotoninergiques. Les APA disponibles en France sont la clozapine, la rispéridone, la quétiapine, l’aripiprazole, l’olanzapine, l’amisulpride et la palipéridone.

Indications

Les antipsychotiques sont indiqués dans la prise en charge d’un état psychotique aigu et dans le traitement de maintenance d’un trouble psychotique chronique. Les APA, du fait de leur meilleur profil de tolérance que celui des antipsychotiques conventionnels, sont généralement prescrits en première intention dans ces indications. Certains antipsychotiques, comme la quétiapine, la rispéridone, l’aripiprazole et l’olanzapine, ont également des propriétés stabilisatrices de l’humeur, comme nous l’avons vu. Chez les patients souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) sévère, les antipsychotiques atypiques peuvent être utilisés en adjonction en cas de résistance à un traitement antidépresseur. Certains antipsychotiques, tels que la chlorpromazine ou l’halopéridol, sont également prescrits à visée antiémétique. Enfin, ces médicaments sont utilisés dans le traitement de tics résistants, notamment ceux observés dans le syndrome de Gilles de La Tourette. En ce qui concerne les troubles schizophréniques, les APA sont recommandés en première intention, généralement per os ou en injection intramusculaire. La prévention de la rechute est un enjeu majeur dans la prise en charge de la schizophrénie. La psychoéducation et l’utilisation d’antipsychotiques de longue durée d’action permettent d’améliorer l’observance thérapeutique. La clozapine est considérée comme le traitement antipsychotique le plus efficace dans la schizophrénie. Sa prescription est toutefois limitée aux formes résistantes et requiert un suivi régulier de la quantité des globules blancs[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités - praticien hospitalier (PU-PH), psychiatre, groupe hospitalo-universitaire AP-HP.Centre-université Paris Cité, hôpital Corentin-Celton, Institut de psychiatrie et neurosciences, Inserm 1266
  • : praticien hospitalier (PH), psychiatre, groupe hospitalo-universitaire AP-HP.Centre-université Paris Cité, hôpital Corentin-Celton

Classification

Autres références

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