PSYCHOTHÉRAPIES

Les psychothérapies de groupe

Parmi les psychothérapies de groupe, principalement les différents types de psychodrames, on distingue deux méthodes. Dans le cadre de la première, introduite par Jacob Levy Moreno, le sujet improvise, sur un thème choisi par lui, un jeu de rôle qui facilite l’expression de ses conflits personnels. La séance comporte trois phases : le thérapeute invite le sujet à jouer une scène importante de sa vie et (ou) liée à une forte charge émotionnelle, puis le sujet se produit devant le groupe, ses partenaires intervenant de manière spontanée pour interagir avec lui, puis on discute du déroulement de l’improvisation et de son contenu émotionnel, le thérapeute s’efforçant alors de mettre en évidence la problématique du sujet, notamment ses difficultés interpersonnelles.

L’autre méthode est celle du psychodrame psychanalytique où le thérapeute « décode » la problématique du patient au travers des phénomènes de transfert : vertical (avec lui) ou latéral (entre les participants). Les interprétations, qui se font donc en fonction des concepts de la théorie psychanalytique, s’attachent plus à la compréhension des conflits inconscients. Le recours au psychodrame est large : les troubles névrotiques et addictifs, les personnalités pathologiques, les troubles du comportement alimentaire…

Les thérapies familiales

Les thérapies familiales postulent que la pathologie d’une personne est liée aux perturbations de son système d’interactions familiales qu’il convient donc de corriger. Le modèle systémique a été introduit par Gregory Bateson (école de Palo Alto) qui considérait que la famille est un système évolutif où la dynamique de changement peut faire sortir le patient de son rôle assigné de malade, l’idée étant qu’une modification systémique pourrait avoir un effet thérapeutique. Influencé par la théorie de la communication de Paul Watzlawick, Bateson a développé le concept de « double contrainte » (de l’anglais double-bind), ou injonction paradoxale, qui participerait à l’émergence du processus psychopathologique. D’autres références théoriques, notamment psychanalytiques, ont été proposées. Dans la pratique, ces thérapies ont recours à deux salles séparées par une glace sans tain derrière laquelle se place le superviseur, dont les interventions, lors des pauses, permettront au(x) thérapeute(s), présent(s) aux côtés des membres de la famille (si possible toute la famille nucléaire), d’enrichir leur analyse du sens des conflits exprimés. Ces méthodes se proposent de pointer les anomalies de comportement des membres d’une famille et d’en analyser la signification à partir des enregistrements vidéo réalisés. Les indications de psychothérapies familiales sont nombreuses et adaptées aux problématiques psychopathologiques concernées par l’alcoolisme, la toxicomanie, les troubles du comportement alimentaire, la maltraitance, la désinsertion sociale de l’adolescent… (Jacques Miermont).

Les thérapies de couple sont sensiblement différentes puisqu’elles s’intéressent davantage aux insatisfactions réciproques des deux partenaires et tentent de dissiper les malentendus qui les sous-tendent.

Les psychothérapies institutionnelles

Les psychothérapies institutionnelles forment un ensemble hétérogène ; elles ont joué un rôle déterminant dans le mouvement de désinstitutionnalisation des asiles – à l’exemple de la clinique de La Borde, créée à Cour-Cheverny (Loir-et-Cher) dans les années 1950 sous la direction de Jean Oury – et furent associées au mouvement antipsychiatrique,[...]