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PUCCINI GIACOMO

Parce que la carrière de Puccini s'est déroulée pendant la période postverdienne et que le compositeur n'a pas été indifférent au nouveau visage de l' opéra italien, on le considère généralement comme un vériste. Le choix de ses sujets et l'éloquence passionnée de leur traduction musicale ne sont, du reste, pas étrangers à cette classification, en raison de la trajectoire qui va des légendaires Villi à la légendaire Turandot. Mais bien des différences surgissent quand on compare son œuvre à celle de Pietro Mascagni ou de Ruggero Leoncavallo : une tendance à exploiter l'émotion plus que la violence, une sollicitation permanente de l'élément poétique ou de la fantaisie et surtout un raffinement du style, de l'orchestration et de l'harmonie qui se manifeste de plus en plus au détriment du « bel canto ». L'évolution de Puccini est, à cet égard, de la plus haute importance. Il a fait la synthèse, à l'italienne, de l'art de Verdi et du wagnérisme, tout en rejoignant les subtilités debussystes et en montrant une audace de pionnier (gammes par tons entiers, polytonalité, tentatives sérielles) à laquelle Arnold Schönberg lui-même rendra hommage. Si son œuvre laisse, par ailleurs, une impression d'aisance et de cordialité que perçoivent les auditoires les moins connaisseurs, c'est qu'il n'a jamais caché son désir de plaire en se gardant de tout intellectualisme et en s'efforçant de « donner, de toutes ses forces et par tous les moyens, le sens de la vie ». Cependant, l'examen approfondi de ses partitions lui a peu à peu gagné les suffrages d'un public plus exigeant, et l'audience universelle qui est aujourd'hui celle de La Bohème, de Toscaet de Madame Butterfly confirme, en Puccini, le dernier grand maître de l'opéra italien.

Giacomo Puccini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Giacomo Puccini

Maria Callas et Tito Gobbi - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Maria Callas et Tito Gobbi

Musique religieuse ou opéra ?

Héritier de quatre générations d'organistes et maîtres de chapelle, Puccini, né à Lucques, semble tout naturellement destiné à la musique religieuse et remporte, du reste, ses premiers succès scolaires dans la classe d'orgue de l'Institut Pacini. C'est la révélation d'Aïda, à Pise, en 1876, qui l'oriente vers l'art lyrique. Après trois ans d'études à Milan avec Antonio Bazzini et Amilcare Ponchielli, un Capriccio sinfonico attire sur lui l'attention de la critique, et le concours ouvert par Edoardo Sonzogno pour couronner un opéra en un acte lui donne sa première chance. Il échoue, mais Le Villi, remarqué par Arrigo Boïto, est cependant présenté à Milan, au Teatro dal Verme, en 1884, et obtient un grand succès. Cet acte légendaire inspiré d'Alphonse Karr affirme, en effet, un tel sens dramatique que Giulio Ricordi lui offre aussitôt un contrat pour un ouvrage plus important dont la création pourrait avoir lieu à la Scala. Adapté d'Alfred de Musset, le nouvel opéra Edgar est pourtant un échec (1889). « Organisme théâtral défectueux », dira Puccini, le livret n'avait pas eu en lui la résonance nécessaire à une inspiration selon son cœur.

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Giacomo Puccini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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Maria Callas et Tito Gobbi - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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