PYGMÉES
Une économie de subsistance
Les Pygmées tirent leur subsistance de la chasse et de la cueillette. Aussi vivent-ils dans des camps provisoires établis dans la forêt aux endroits riches en gibier, où les femmes montent de petites huttes, arrondies, collectives, couvertes de feuilles imperméables. Les Mbuti du sud de l'Ituri ne savent pas allumer le feu et emportent des tisons ardents lorsqu'ils lèvent le camp. Chasse et cueillette sont quotidiennes, la viande n'étant fumée que si elle est destinée à être troquée contre des produits agricoles.
Les Mbuti chassent à l'arc, ou au filet. Dans ce dernier cas, les hommes disposent verticalement de longs filets vers lesquels les femmes et les enfants rabattent le gibier, au signal donné, en faisant le plus de bruit possible. Le gibier pris est tué au couteau (jadis à la massue). L'arc des Pygmées est partout le même, du Gabon à l'Ituri. Très petit (environ 65 cm à la corde), il est adapté à la taille de ses usagers et au tir à faible distance imposé par la visibilité, qui est courte en forêt. Fait d'un bois solide, il est courbé à la chaleur ; la corde est en rotin ; les flèches, empoisonnées, ont un empennage de feuille dure ; elles étaient de bois avant les contacts avec les forgerons noirs. L'éléphant est chassé à la lance, par groupes de sept chasseurs au maximum, ou parfois par un solitaire que cet exploit rendra fameux. Le camp est levé lorsque le gibier aux alentours s'est fait rare ; le nomadisme ne dépasse pas les limites du territoire de chasse hérité des ancêtres.
Pour tout vêtement, les Mbuti portent une bande d'écorce battue fixée à la ceinture et passée entre les jambes ; les femmes en laissent un long morceau flotter par derrière. Il y a lieu de se demander si la technique de l'écorce battue, connue en Uganda, au Rwanda, au Burundi, n'est pas un apport culturel pygmée, bien que certains auteurs expliquent sa présence en ces régions par une éventuelle influence indonésienne.
Les Mbuti apprécient les produits agricoles de leurs voisins ; toutefois, ils peuvent s'en passer. Le seul lien de dépendance extérieure qui s'est implanté fermement dans leur économie concerne le sel, les objets de fer forgé et les poteries. Au Rwanda et au Burundi, les petits groupes de Twa étaient intégrés beaucoup plus étroitement à l'économie du pays et étaient spécialisés, principalement, dans la fabrication de la poterie.
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Écrit par
- Jacques MAQUET : professeur à l'université de Californie à Los Angeles
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