PYLÔNE, architecture
Terme emprunté au grec pour désigner l'entrée monumentale des temples égyptiens qui, à partir du Nouvel Empire, était constituée de deux môles à base oblongue encadrant la porte d'accès à la première cour ; s'il existait une seconde cour, celle-ci était également précédée d'un pylône, de dimensions moindres que le premier. Dans le grand temple d'Amon-Rê à Karnak, le plus gigantesque de tous les sanctuaires égyptiens, on compte dix pylônes. Par son aspect massif, le pylône protégeait le temple des forces impures, par sa forme évoquant le hiéroglyphe de l'horizon, il signalait dès l'extérieur la fonction cosmogonique des rites qui se déroulaient dans le secret des salles. Les hauts mâts en bois encastrés dans les rainures verticales creusées sur sa face externe, représentant les piliers sur lesquels reposait la voûte céleste, participaient aussi à cette symbolique.
Les pylônes étaient gravés de reliefs glorifiant la force combattante du roi, vainqueur d'ennemis humains ou de bêtes sauvages ; ces images destinées à impressionner la foule interdite de séjour dans le temple étaient aussi chargées d'une forte connotation rituelle ; investies d'un pouvoir démiurgique, elles mettaient en œuvre la défaite définitive du chaos dont les limites étaient sans cesse repoussées grâce à l'action du pharaon. Les colosses à l'effigie du souverain, généralement dressés devant les pylônes, manifestaient la force immuable de la monarchie et éternisaient le rôle d'intercesseur du roi, porte-parole auprès des dieux de la communauté de ses sujets.
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Écrit par
- Alain MAHUZIER : assistant des fouilles d'Eboli (Campanie), moniteur à la bibliothèque de l'Institut d'art et d'archéologie de Paris
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Média
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