PYRITE
Bisulfure de fer, la pyrite est un minéral très répandu et présent dans de nombreux types de roche. Sa détermination est relativement facile en raison de sa couleur jaune laiton, de son éclat métallique et de la géométrie de ses cristaux fréquents dérivée du cube : cubique pure (forme rare) ou pentagonododécaédrique, cette dernière forme étant typique de ce minéral et, pour cela, appelée pyritoédrique. Les cristaux peuvent être striés sur toutes les faces (pyrite triglyphe) et souvent polymaclés (macles dite de la « croix de fer ») formant des amas de plusieurs individus ou des masses concrétionnées.
formule : FeS2 ;
système : cubique, classe hémiédrique énantiomorphe ;
dureté : 6-6,5 ;
poids spécifique : 4,9-5,2 ;
éclat : métallique ;
transparence : opaque ;
cassure : irrégulière ou conchoïdale, fragile.
La pyrite (du grec puritès, étincelant, de pûr, puros, feu) est ainsi appelée car elle produit des étincelles lorsqu'elle est choquée ; à la Renaissance, elle était utilisée pour fabriquer des pierres à feu. Les Incas en tiraient des lames polies servant de miroirs qu'ils disposaient dans les tombeaux (la pyrite est aussi appelée « pierre des Incas »). Les Grecs la portaient en amulette pour se protéger de la « pourriture du sang ».
La pyrite est très répandue dans les gisements métallifères de type B.P.G.C. ( blende [ZnS], pyrite, galène [PbS], chalcopyrite [CuFeS2]). Ces gisements peuvent se former dans des milieux très différents mais nécessitent tous une élévation de température et la présence de fluides minéralisateurs tels que ceux qui sont apportés par une intrusion granitique. Pour cette raison, la pyrite est très fréquente dans les skarns. Ces roches issues de calcaires magnésiens ou de dolomies métamorphisés au contact d'une montée granitique, caractérisées par une texture grenue avec souvent de grands cristaux, ont subi une métasomatose (enrichissement notamment en fer [Fe]) et l'influence de fluides pneumatolytiques (enrichissement notamment en soufre [S]). L'enrichissement en d'autres éléments permet à la pyrite de côtoyer le grossulaire (un grenat), le diopside (un pyroxène), l'épidote, etc. Si les sites sont pauvres en fer, dominent alors la blende et la galène ; dans le cas contraire, la pyrite et la chalcopyrite cristallisent en abondance. La pyrite est aussi présente dans des marbres, des ardoises et certains schistes (shales) riches en fer. Cristallisant dans des roches d'origine sédimentaire, elle peut pseudomorphoser d'anciens restes organogènes, comme les ammonites qui, alors pyritisées, font la fierté des collectionneurs et paléontologues.
La pyrite n'est pas exploitée comme minerai de fer car, même si elle contient en moyenne 47 p. 100 de fer, sa teneur en soufre est trop élevée, ce qui constitue un lourd handicap métallogénique. En revanche, la pyrite est un important minerai de soufre. Après avoir été longtemps à la base de l'industrie de l'acide sulfurique (H2SO4), par grillage, elle est de moins en moins utilisée pour des raisons de pollution.
Aujourd'hui, la pyrite est surtout prisée par les collectionneurs ou utilisée dans la bijouterie dite de fantaisie. Certaines pyrites contiennent de l'or (pyrite aurifère) et constituent alors un minerai intéressant pour cet élément natif.
De superbes cristaux proviennent de si nombreuses régions du monde qu'il serait vain de vouloir toutes les citer. Les plus gros (60 centimètres d'arête) ont été extraits des mines de la péninsule de Kassándra, en Chalcidique (Grèce).
La pyrite s'altère facilement. Sous les climats arides, elle se transforme en sulfates hydratés (gypse, aluminite et alun) ; sous climats tempérés, en oxydes ou en hydroxydes hydratés (limonite, goethite, lépidocrocite). L'étape ultime d'oxydation aboutit à la formation d'acide[...]
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Écrit par
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
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