QĀ'IM MAQAM
Hauts fonctionnaires tous les deux, le père, ‘Isā (1779-1835), et le fils, Abū l-Qāsim (mort en 1831) furent surnommés Qā'im Maqam, ce qui signifie littéralement « qui remplace » ou « lieutenant », parce qu'ils jouèrent un rôle extrêmement important en remplaçant le shāh de l'Empire perse dans l'exercice du pouvoir. Le fils, tombé en disgrâce à la mort de Fath ‘Alī, fut exécuté sur les ordres du successeur Muḥammad shāh.
Mécènes avisés et protecteurs des lettres, ils animèrent l'un et l'autre la vie intellectuelle de leur époque tant dans leur entourage immédiat que par les lettres et épîtres qu'ils envoyèrent dans tout l'Empire et dont ils firent un véritable genre littéraire. Qu'il s'agisse de lettres privées ou de lettres officielles, elles marquent la première apparition d'une prose plus simple et plus directe que celle qui était utilisée au siècle précédent. On y retrouve encore des épithètes précieuses et recherchées, de longues phrases, souvent assonancées, du xviiie siècle, mais la forme n'y étouffe plus l'idée. En outre, ces lettres sont une véritable mine pour l'historien et le sociologue : reflets fidèles de la société et des centres d'intérêt de l'époque, elles permettent aussi une analyse, sur le vif, des débuts de la prose persane moderne.
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Écrit par
- Philippe OUANNÈS : professeur associé à l'université de Paris-VIII
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