QĀDARIYYA ou QĀDIRĪYA
Confrérie mystique, fondée par ‘Abd al-Qādir al-Djīlānī (ou Qīlānī), docteur ḥanbalite de Bagdād, mort en 1166. Comme toutes les confréries, elle se distingue, d'un côté, par son isnād initiatique — c'est-à-dire par la chaîne ininterrompue de shaykh (ou cheikh) qui relie son fondateur aux premiers maîtres du mysticisme musulman et à ‘Alī — et, de l'autre, par la liturgie des séances de prières et d'invocations de Dieu (dhikr).
Les conceptions mystiques de ces confréries résultent très souvent d'une synthèse particulière d'idées répandues par l'enseignement des grands shaykh. Chez les Qādariyya, elles ne présentent rien de proprement original. Voici, à titre d'exemple, une maxime de ‘Abd al-Qādir : « Regarde dans l'intime secret de tes secrets intérieurs, tu Me trouveras Moi [Dieu] en toi ; cherche en Dieu à pouvoir te passer de tout dessein personnel : Il te suffira, Lui, et tu verras en toi-même les merveilles de l'être en devenir dans sa totalité. Tu es l'objet de Ma volonté d'amour ; si tu n'étais toi, je ne t'aurais pas manifesté au grand jour ».
Les Qādariyya se sont répandus en Afrique du Nord, et ils subsistent sous la forme de nombreuses congrégations dérivées.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Roger ARNALDEZ : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Autres références
-
AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Religions
- Écrit par Marc PIAULT
- 9 619 mots
- 1 média
Les conquêtes musulmanes recommenceront seulement au xviiie siècle. Dans le Fouta-Toro, les Toucouleur, liés aux confrériesQadriya et Tidjaniya du Maghreb et de Mauritanie, propagent activement la religion et convertissent les Wolof du Sénégal. Leurs voisins, les Peul, fondent à leur tour... -
CONFRÉRIES MUSULMANES
- Écrit par Charles-Robert AGERON
- 1 554 mots
Parmi les confréries les plus importantes, on peut citer : la Qādirīya, du nom de son fondateur, ‘Abd al Qādir al Jīlānī, mort en 1166, considéré comme le plus grand saint de l'islam. Elle compta des fidèles dans tous les pays musulmans, du Maghreb à la Chine, et demeure vivante en Afrique du Nord,... -
DJĪLĀNĪ ou JĪLĀNĪ ‘ABD AL-QĀDIR (mort en 1166)
- Écrit par Sayed Attia ABUL NAGA
- 262 mots
Docteur ḥanbalite et soufi d'origine persane, ‘Abd al-Qādir al-Djīlānī vécut à Bagdad. Il parvint à concilier l'orthodoxie avec le mysticisme. Il dirigea à Bagdad une école de la secte ḥanbalite et un ribāt (couvent) ; il réunit autour de lui un grand nombre de disciples...
-
ISLAM (Histoire) - Le monde musulman contemporain
- Écrit par Françoise AUBIN , Olivier CARRÉ , Nathalie CLAYER , Encyclopædia Universalis , Andrée FEILLARD , Marc GABORIEAU , Altan GOKALP , Denys LOMBARD , Robert MANTRAN , Alexandre POPOVIC , Catherine POUJOL et Jean-Louis TRIAUD
- 31 426 mots
- 12 médias