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QI BAISHI[TS'I PAI-CHE](1863-1957)

Le xxe siècle restera peut-être dans l'histoire comme l'époque la plus tourmentée de la Chine, et cela sur tous les plans, notamment sur le plan artistique.

Alors que la plupart des artistes chinois luttaient pour le maintien de la peinture traditionnelle, Qi Baishi s'est engagé dans la voie tracée par Xu Wei, Bada shanren, Shitao et son prédécesseur immédiat Wu Changshi. Peintre autodidacte, issu d'un milieu ouvrier et paysan, il a su apporter un sang nouveau à la peinture chinoise traditionnelle, qui avait perdu depuis un certain temps sa vitalité et sa puissance créatrice.

Un artiste autodidacte

La vie quasi centenaire de Qi Baishi, le charpentier de village devenu un artiste renommé, est en quelque sorte légendaire. Ses mémoires, qu'il transmit oralement à son disciple Zhang Ciqi, furent publiées en 1961 dans le Recueil des écrits et des cachets de Qi Baishi. À travers cet ouvrage, on voit les circonstances au cours desquelles Qi Baishi poursuivit sa recherche artistique et le long chemin qu'il dut parcourir avant d'acquérir une célébrité internationale.

Né d'une famille de paysans pauvres du sud de Xiangtan dans la province de Hunan, Qi Baishi, faute de moyens financiers, dut attendre l'âge de huit ans pour fréquenter l'école communale. À peine un an plus tard, il fut obligé d'interrompre ses études pour cause de maladie : ce fut la seule année d'études scolaires qu'il suivît jamais. Sa santé délicate l'empêcha également de travailler dans les champs. Pour gagner sa vie, il apprit le métier de charpentier, qui lui valut plus tard le surnom de « Charpentier Qi » (Qi Mujiang). Son penchant artistique se manifesta dès l'enfance et il se spécialisa dans la sculpture sur bois.

En 1890, Qi Baishi fit la connaissance de Hu Xinyuan, peintre et lettré de la région. Cette date marque un tournant de son existence. Admirateur de ses talents, Hu Hinyuan lui apprit à lire et à écrire. Il lui dit : « Su Laoquan (le père de Su Shi, grand lettré du xie siècle) ne s'est mis à étudier assidûment les classiques qu'à l'âge de vingt-sept ans. Pourquoi pas toi ? » Encouragé par cet exemple, Qi Baishi s'initia aux classiques, à la calligraphie et à la peinture. Ainsi commença la quête longue et tenace de Qi Baishi dans le domaine de l'art pictural. Peu de temps après, Qi devint peintre et portraitiste de la province, après avoir exercé une dizaine d'années le métier de sculpteur sur bois. Son nom Huang et ses surnoms Binsheng et Baishi laoren (le vieillard du rocher blanc) lui furent donnés à cette époque.

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle en histoire de l'art, chargée de cours à l'université de Paris-I

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