QINGHAI [TS'ING-HAI]
La province chinoise du Qinghai s'étend au nord du Tibet où elle couvre 721 000 kilomètres carrés ; avec seulement 5,5 millions d'habitants en 2006, c'est de très loin la moins densément peuplée des provinces chinoises. La chaîne des Nanshan (ou Qilianshan) au nord et celle des Bayan Kara (branche des Kunlun) au sud, qui culminent respectivement à 6 000 et 7 000 mètres d'altitude, constituent les limites du Qinghai, encadrant un immense plateau à 4 000 mètres d'altitude où s'ouvrent, au nord-ouest, à 3 000 mètres, le bassin de Tsaïdam, vaste dépression fermée de 200 000 kilomètres carrés et, à l'est, le bassin alluvial du lac Qinghai (4 450 km2). Les deux plus grands fleuves chinois, le Huang He et le Yangzi, prennent leur source dans le Qinghai.
Cette province, par ses altitudes et par sa position continentale, connaît de sévères conditions climatiques, marquées par le froid et la sécheresse ; le bassin du lac Qinghai, région la plus favorisée, reçoit moins de 400 millimètres de pluie (moins de 100 ailleurs), l'hiver y est froid (moyenne de janvier : — 7 0C) et l'été frais (moyenne de juillet : 18 0C). Là se concentre le peuplement chinois qui pratique l'agriculture (orge, blé de printemps, pomme de terre, fruits), tandis que le plateau et les massifs sont occupés par des Tibétains au sud, des Mongols et des Kazakhs au nord, qui pratiquent un élevage transhumant.
Des prospections entreprises à partir de 1955 ont permis la découverte de gisements pétroliers dans le bassin de Tsaïdam et, à partir de 1958, plusieurs centaines de puits ont été mis en production à Lenghu, à la frontière du Xinjiang, à Mangyai et à Youquanzi, au sud-ouest de Lenghu. Au début du xxie siècle, en dehors de l'exploitation du gaz et du pétrole, l'industrie du Qinghai repose sur l'énergie électrique, les métaux non ferreux et le secteur chimique (lié à l'utilisation du sel). En 2006, ces quatre domaines représentaient 83 p.100 de la valeur ajoutée de la production industrielle régionale. La capitale, Xining (2,13 millions d'habitants en 2006), centre administratif et d'approvisionnement du Qinghai, a été dotée, à partir de 1959, de diverses activités industrielles, grâce à l'influence exercée par Lanzhou : industries mécaniques et électriques, complexe chimique alimenté par le sel exploité dans le bassin de Tsaïdam. Inauguré en 2006, le chemin de fer reliant le Qinghai et le Tibet a fait couler beaucoup d'encre : si Pékin le présente comme un outil de désenclavement et de développement du Tibet, les partisans du dalaï-lama le considèrent plutôt comme un outil de colonisation favorisant l'immigration de Chinois venus de l'Est.
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Écrit par
- Pierre TROLLIET : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
Classification
Médias
Autres références
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CHINE - Cadre naturel
- Écrit par Guy MENNESSIER , Thierry SANJUAN et Pierre TROLLIET
- 5 861 mots
- 7 médias
La République populaire de Chine est un des États les plus étendus (9 561 240 km2)et le deuxième pays le plus peuplé du monde (1 425 700 000 habitants en 2023, hors Hong Kong, Macao et Taïwan). À côté d'une immense majorité Han (ou chinoise proprement dite), la population comprend 54 nationalités...