QUANTIFICATION DE L'EFFET DE SERRE
Si la notion d'effet de serre remonte à Joseph Fourier (1827), la première tentative de calculer explicitement comment le climat dépend du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique revient au Suédois Svante Arrhenius (1859-1927) dont le mémoire On the Influence of Carbonic Acid in the Air upon the Temperature of the Ground, présenté le 11 décembre 1895 à l'Académie royale des sciences de Suède, est publié en avril 1896 dans le Philosophical Magazine. Tenant compte tant bien que mal de l'absorption infrarouge par le CO2 et par la vapeur d'eau, de l'influence des nuages et des variations de température et d'humidité avec la saison et la latitude, Arrhenius arrive à des conclusions qui restent d'actualité. Multiplier le CO2 par deux doit faire monter la température de quelques degrés, plus fortement la nuit que le jour, et – par la rétroaction température-neige-albédo – plus aux latitudes élevées qu'aux tropiques. Pour Arrhenius, le CO2 peut être impliqué dans l'origine des âges glaciaires (il calcule une baisse de température de 3 0C pour une réduction d'un tiers du CO2 atmosphérique ; un réchauffement global à partir du climat actuel est implicite dans ses résultats). Il évoque explicitement le rôle de la combustion des carburants fossiles (alors 500 millions de tonnes par an, environ dix fois moins qu'aujourd'hui).
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Écrit par
- Robert KANDEL : directeur de recherche honoraire du C.N.R.S., laboratoire de météorologie dynamique, École polytechnique, Palaiseau
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