QUINTETTE
En musique, désignation s'appliquant en principe à toute pièce écrite pour cinq parties harmoniques réelles, soit vocales soit instrumentales. À la fin du xvie siècle et au début du xviie en relèvent notamment une des trois messes de Byrd, les madrigaux de Gesualdo et de Monteverdi, ainsi que beaucoup de pièces pour ensemble de violes. Les combinaisons de voix les plus usitées sont alors deux sopranos, alto, ténor et basse, ou soprano, alto, deux ténors et basse, et sur le plan instrumental un dessus de viole, trois violes intermédiaires et une basse de viole. Ultérieurement s'affirme surtout l'écriture à quatre voix, tant pour les chœurs que pour la musique de chambre pour cordes seules (avec le remplacement définitif des violes par la famille des violons) : à partir de 1760 environ, la norme est en ce dernier domaine le quatuor à cordes.
D'admirables quintettes n'en sont pas moins écrits à la fin du xviiie, mais de façon plus ou moins marginale (ce qui n'est pas et de loin un jugement de valeur sur les œuvres, d'autant que s'y manifeste souvent une grande originalité sonore) : quintettes à deux violoncelles (un second violoncelle s'ajoutant au quatuor à cordes) de Boccherini, quintettes à deux altos de Boccherini, de Michael Haydn et surtout de Mozart (six). Toujours comme quintettes à cordes, on trouve au xixe siècle ceux à deux altos de Beethoven (un), de Bruckner (un) et de Brahms (deux), ainsi que celui à deux violoncelles de Schubert (un des sommets de toute la musique de chambre), tandis que les trente-quatre quintettes d'Onslow et l'opus 77 de Dvořak ajoutent au quatuor une contrebasse.
Parallèlement, à la suite de Schumann, écrivent des quintettes avec piano (quatuor à cordes et piano) des maîtres tels que Brahms, Dvořak, Fauré, Franck, Chostakovitch. Celui dit La Truite de Schubert utilise à côté du piano un violon, un alto, un violoncelle et une contrebasse.
D'autres quintettes opposent au quatuor à cordes un instrument à vent, les plus connus et les plus remarquables étant ceux avec clarinette de Mozart, de Weber, de Brahms et de Reger. Enfin, toujours dans le domaine instrumental, existent un certain nombre de quintettes à vent, avec à leur tête celui d'Arnold Schönberg. À noter que dans le quintette avec piano, le critère d'appellation n'est pas le nombre de parties harmoniques réelles, mais celui des instruments mis en œuvre.
En matière d'opéra, on appelle quintette toute scène jouée par cinq chanteurs, sans tenir compte du rôle spécifique de l'orchestre : ont acquis une célébrité particulière les trois quintettes de La Flûte enchantée de Mozart et celui des Maîtres chanteurs de Wagner.
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Écrit par
- Marc VIGNAL : musicologue, journaliste
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