QUITO
La ville de Quito est implantée sur un replat des pentes du volcan Pichincha, dans un cadre exceptionnel de hautes montagnes volcaniques et sismiques au cœur de la cordillère des Andes. Située à 2 890 mètres d'altitude, la capitale de l'Équateur domine un vaste bassin drainé par des vallées très encaissées, elle bénéficie d'un climat relativement tempéré, et d'une diversité des cultures, liée à l'étagement en altitude, ce qui explique la fonction de carrefour qu'a toujours eu la région de Quito.
Territoire de rencontres et d'échanges de nombreuses chefferies andines, le site de Quito fut le deuxième centre de l'empire inca jusqu'à ce que les Espagnols fondent, en 1534, la ville de San Francisco de Quito. Siège de l'administration coloniale comme audiencia de la vice-royauté du Pérou, Quito devint capitale de l'Équateur indépendant en 1831, et continue à diriger l'ensemble des régions du pays (Sierra, Côte, Amazonie et Galápagos).
Le centre historique de Quito, caractéristique des villes de l'Amérique espagnole, est assez bien conservé, ce qui lui a valu d'être classé au patrimoine mondial par l'U.N.E.S.C.O. en 1978. Les politiques de restauration des édifices coloniaux (églises et couvents) et d'aménagements urbains ont consolidé la centralité de ce quartier original qui est à la fois centre administratif, commercial, touristique et résidentiel. Le centre-ville actuel comprend à la fois ce centre historique et le centre moderne situé en contrebas et hérissé de tours depuis 1970. Il rayonne sur une agglomération de 1,5 million d'habitants (2005) qui déborde de plus en plus dans le bassin. Autoroutes, tunnels, tramways tentent de faciliter les liaisons entre les quartiers avec une topographie aussi contrastée, tandis que des escaliers desservent les maisons bâties sur des pentes trop raides.
Les produits des divers bassins et des vallées des cordillères du nord et du sud arrivent à Quito, dont le champ d'action s'étend également sur la côte nord ainsi que sur le piémont amazonien. Grâce à la route panaméricaine qui traverse le pays du nord au sud, Quito bénéficie des échanges avec la Colombie et sert de centre de redistribution commerciale vers les petites villes de la Sierra. Les zones de la cordillère les plus favorisées par les sols et l'irrigation se sont spécialisées dans les cultures maraîchères et fruitières pour les marchés de la capitale, tandis que des cultures de fleurs (sous serres également) assurent, grâce à l'aéroport international, un important marché d'exportation (deuxième rang mondial).
Le textile, qui a dominé l'emploi depuis la fin du xviie siècle, se maintient difficilement. Deux oléoducs, qui relient la zone pétrolière amazonienne au port d'Esmeraldas sur la côte nord, ainsi que Quito à Guayaquil, passent au sud de la ville. Malgré un effort de diversification économique (produits pharmaceutiques et alimentaires, montages automobiles), Quito ne réussit pas à fournir suffisamment d'emplois à tous les migrants des zones rurales pauvres. Elle est, de plus en plus, une cité tertiaire grâce à sa fonction de capitale, de ville universitaire et de centre touristique et de conventions. À la fois concurrent et complémentaire, le port de Guayaquil, premier centre industriel du pays, a besoin des services de Quito qui détient le pouvoir de décision en matière politique et administrative.
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Écrit par
- Anne COLLIN DELAVAUD : professeur des Universités, Institut des hautes études de l'Amérique latine, université de Paris-III
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Médias
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