RABBINISME
Terme qui désigne les doctrines et en général l'activité littéraire et religieuse du judaïsme depuis la clôture du canon biblique. Le rabbinisme est né au ve siècle avant l'ère chrétienne à la suite de la destruction du premier Temple de Jérusalem ; il est ainsi contemporain de l'institution de la synagogue. Le rabbin, docteur de la Loi, est avant tout un interprète de la Loi, qu'il soit exégète, prédicateur ou qu'il exerce la fonction de juge.
Après la destruction du second Temple, en 70, et la ruine de l'État juif et du pouvoir sacerdotal, l'autorité des rabbins s'exercera dans tous les domaines, tant civils que religieux. Dans l'Antiquité, le rabbinat n'a rien d'un métier et la plupart des maîtres exercent une profession artisanale. C'est grâce au travail de formulation et de codification de la tradition dont témoignent les deux Talmuds que le peuple juif, malgré sa dispersion, conserve son unité et que le judaïsme évite de disparaître avec le paganisme antique, lors de l'apparition du christianisme.
L'autorité des rabbins se voit contestée au viiie siècle par le schisme karaïte, qui opposa les tenants des rabbins (rabbanites) aux tenants de la seule tradition biblique (karaïtes). Au Moyen Âge, les grandes écoles d'Afrique du Nord, puis du Portugal et de France seront les hauts lieux des études rabbiniques ; elles s'établiront au xvie siècle en Europe orientale et en Palestine, alors sous la domination ottomane. À partir de l'émancipation des juifs en Occident au xviiie siècle, l'autorité proprement juridique des rabbins disparaît.
De nombreux centres talmudiques et séminaires théologiques se sont développés aux États-Unis et en Israël. Le rabbinat institutionnalisé occupe une place importante dans l'establishment israélien, trop importante au gré de certains.
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Écrit par
- Roland GOETSCHEL : professeur des Universités, directeur du département d'études hébraïques et juives de l'université de Strasbourg-II, professeur associé à l'Université libre de Bruxelles
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