RACE ANIMALE
Si, pour le zoologiste, la notion d'espèce s'impose, née sans doute d'un besoin de classification, pour le zootechnicien, qui étudie l'amélioration et l'exploitation des animaux domestiques, l'espèce est un cadre trop large, étant donné la diversité relative des sujets qui la constituent. Au sein même de l'espèce, on peut trouver des populations individualisées ayant leurs caractères propres, caractères transmissibles de génération en génération. À ces populations individualisées, on donne le nom de race. Leur formation correspond sans doute à un isolement géographique avec une sélection particulière où interviennent à la fois l'action du milieu et celle des éleveurs eux-mêmes. La race va donc se caractériser par un génotype particulier lui assurant sa pérennité
On peut définir la race comme une population prise au sein de l'espèce, constituée par un groupe d'individus homozygotes pour un certain nombre de caractères conditionnant un ensemble de traits ou particularités morphologiques et une même tendance générale d'aptitudes. Par exemple, en matière de cheptel bovin, aptitude à une lactation abondante, au travail agricole, à la production de viande, « à une rusticité » effective dans un milieu approprié. Du point de vue de la génétique pure, la race est caractérisée par un génotype moyen, centré autour d'un modèle définissant le type ethnique normal actuel, compte tenu des conditions de milieu et d'exploitation des animaux.
Les caractères ethniques ne sauraient, en aucune façon, être considérés comme fixes. Il existe toujours des variations par rapport au type moyen, qui permettent une adaptation éventuelle à des variations du milieu et une évolution d'ordre génétique.
On a parlé autrefois de races primitives et de races améliorées. La distinction reste toujours valable. On doit tenir pour des races primitives des groupes vivant dans des conditions naturelles et exploités traditionnellement. Ces races sont toujours parfaitement adaptées à leur « mode de vie » et leur degré d'évolution correspond au milieu dans lequel elles se trouvent. En général, on considère comme primitives les races adaptées à un milieu pauvre. Les races améliorées sont celles qui ont été travaillées par l'homme et qui sont susceptibles de donner des productions économiques intéressantes. Une sélection rationnelle, une excellente alimentation et une bonne exploitation sont à la base de la formation de ces races qui ont le privilège de se trouver dans les pays industrialisés.
Dans les pays industrialisés, les conditions économiques de l'évolution de l'élevage (augmentation des coûts de production, baisse des prix de vente de produits) ont contraint les éleveurs à de perpétuels gains de productivité. Ces derniers ne peuvent être obtenus qu'avec un matériel animal « performant ». En termes d'ethnologie du bétail, le résultat a été que, avec la maîtrise des conditions de milieu, seules les races les plus performantes se sont développées, au détriment des races moins améliorées. Le phénomène peut même être analysé sur le plan mondial. Il a d'abord été observé chez les volailles, puis chez le porc et maintenant chez les bovins laitiers. Il est moindre pour les autres espèces.
Que les diverses espèces d'animaux domestiques ne subsistent plus, à terme, que sous la forme de quelques races fortement sélectionnées ne manque pas d'inquiéter. Une prise de conscience s'est fait jour, sur le plan mondial, de la nécessité de conserver une diversité génétique suffisante entre races, à la fois pour se ménager une possibilité d'adaptation à d'éventuelles modifications du contexte agricole et pour conserver des gènes dont on ne connaît pas forcément l'existence aujourd'hui, mais qui pourraient se révéler intéressants. Le financement des programmes[...]
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Écrit par
- Bernard DENIS : professeur à l'école vétérinaire de Nantes, chaire de zootechnie
- Marcel THÉRET : ingénieur agronome, docteur vétérinaire, professeur honoraire à l'École nationale vétérinaire d'Alfort
Classification
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