RADAR AUTOMATIQUE, sécurité routière
Comme son nom l'indique, le radar automatique, dont le but est de contrôler la vitesse des véhicules routiers, fonctionne seul, sans aucune intervention humaine. Il est constitué d'un dispositif de prise de vue, qui se déclenche automatiquement lorsqu'un véhicule dépasse la vitesse autorisée, et d'un cinémomètre (qui détermine la vitesse des véhicules). C'est l'infraction constatée par le cinémomètre qui déclenche la prise de vue. La photographie du véhicule, cryptée et contenant tous les éléments de l'infraction constatée (date, heure, indication de la vitesse...), est envoyée automatiquement depuis le radar à un organisme qui centralise et délivre aux conducteurs les procès-verbaux sur la base de la reconnaissance des plaques d'immatriculation. C'est le 27 octobre 2003 qu'a été inauguré sur la route nationale 20 à La Ville-du-Bois, dans l'Essonne, le premier des radars automatiques fixes du réseau routier français.
Le déploiement de ce système de contrôle sanction automatique (C.S.A.), dédié à la lutte contre l'insécurité routière, fut l'un des trois grands chantiers nationaux lancés le 14 juillet 2002 par le président de la République Jacques Chirac. Cette politique publique, annoncée en décembre de la même année dans le cadre d'un Comité interministériel de la sécurité routière, visait à remédier au caractère insupportable de la « fatalité » routière.
L'objectif politique des autorités françaises était de se conformer également à des recommandations de la Commission européenne en matière de sécurité routière datant de 2003 et de faire diminuer le nombre d'accidents mortels et corporels qui plaçait l'Hexagone (avec 7 200 morts par an) à une très mauvaise place au palmarès des nations développées. Couplé au permis à points existant depuis 1991, et à la création concomitante d'un délit de grand excès de vitesse, le C.S.A. et les radars ont été mis en œuvre pour faire évoluer le comportement des conducteurs sur les routes. Les statistiques établies depuis la mise en place de cette politique ont témoigné d'une diminution sensible des vitesses moyennes (d'environ 10 km/h, tout type de réseau confondu) ainsi que d'une baisse de la mortalité comparable à celle qui avait été enregistrée après les mesures adoptées en 1973 sur les limitations de vitesse et l'obligation du port de la ceinture de sécurité à l'avant des véhicules. La baisse de près de 40 p. 100 du nombre des tués sur le réseau entre 2002 et 2012 (de 7 200 à moins de 4 000) peut être en partie imputée au développement de ces radars qui, par ailleurs, font l'objet de polémiques : ils sont souvent perçus comme des « machines à fric ». Les efforts apportés par les industriels de l'automobile, pour rendre les véhicules plus sûrs, et la sécurisation des réseaux routiers peuvent aussi expliquer cette baisse du nombre de morts.
Dix ans après l'inauguration du premier radar automatique, l'arsenal répressif du C.S.A. se montait à près de trois mille appareils en service, l'ensemble s'étant enrichi de radars de feux rouges, de radars discriminants (qui contrôlent la vitesse des véhicules selon leur gabarit), de radars mobiles embarqués, de radars chantiers et de radars tronçons (calculant la vitesse moyenne des automobilistes entre deux points).
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Écrit par
- Mathieu FLONNEAU : maître de conférences, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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